L’Association Hédi Nouira commémore aujourd’hui à la Banque centrale de Tunisie (BCT) le 30ème anniversaire du décès du militant pour l’indépendance de la Tunisie et de la mise en place des fondements d’un Etat moderne Hédi Nouira.
Mohamed El Hédi Nouira, né le 5 avril 1911 à Monastir, au sein d’une famille aisée, lettrée et nombreuse (cinq garçons et une fille). Son père Amira Nouira était le 1er diplômé du Certificat d’études primaires de l’Ecole franco-arabe de Monastir, créée en 1887.
Il suit ses études primaires à l’Ecole franco-arabe de Monastir et secondaire au Collège de Sousse où il a évolué au sein de l’Etoile Sportive du Sahel en tant qu’arrière central, dès sa création en 1925.
A cause de ses propos anti-français prononcés en public dans un club culturel à Monastir devant le contrôleur civil français au mois d’août 1930, il a été obligé de quitter secrètement le pays vers la France où il a réussi son baccalauréat à Paris en juin 1931.
En 1934, il contribue à la création de la première cellule du néo-Destour. Il devient officiellement en novembre 1936 son Secrétaire Général avec Habib Thameur comme président. Il milita également au sein de plusieurs associations.
En septembre 1934, il créa le Comité de défense des libertés en Tunisie dont il devient le secrétaire général
Engagement politique
A son retour en Tunisie, il s’inscrit au barreau de Tunis. Il continue son engagement politique en tant que Secrétaire général de la deuxième Confédération Générale Tunisie de travail et membre actif du Bureau du Néo-Destour.
Le 02 avril 1938, il fut emprisonné avec Bourguiba et d’autres militants du Néo-Destour à Tunis, puis à Teboursouk, au Fort Saint-Nicolas de Marseille et à la prison Montluc à Lyon. Avant de rentrer en Tunisie en février 1943, où il est placé en résidence surveillé à Rome.
Il dédie quatre ans de sa vie (De 1945 à 1950) à la restructuration et la préparation du Parti pour la libération du pays. Il exploite ses relations pour sensibiliser à la causse tunisienne et pour présenter les points de vue du Néo-Destour.
En 1949, il crée le Journal Mission. Il devient son éditorialiste attitré. Il publie des dizaines d’articles d’opinion au journal de Néo-Destour « L’Action Tunisienne » et dans d’autres journaux nationalistes tunisiens et français libres.
« Il dédie quatre ans de sa vie (De 1945 à 1950) à la restructuration et la préparation du Parti pour la libération du pays »
En janvier 1952, il est exilé dans le sud tunisien. Puis assigné à résidence en 1953. Et ce, pour avoir refusé de prendre part au gouvernement de Slaheddine Baccouche.
A la suite de l’auto-détermination de la Tunisie, il devient ministre du Commerce jusqu’à 1980. Il joua un rôle majeur dans le développement de l’économie et la dynamique de la société tunisienne. Et ce malgré les crises du pouvoir (conflit avec la centrale ouvrière et son leader Habib Achour, achevées avec les évènements sanglants du 26 janvier 1978 et la tentative du coup d’Etat mené par le régime libyen, à partir de Gafsa à l’aube du 27 janvier 1980).
Victime d’une attaque cérébrale à la suite du coup de Gafsa ayant entraîné une hémiplégie, Hédi Nouira quitte le 23 avril 1980 définitivement la vie politique. Décédé le 25 janvier 1993, il fut inhumé le lendemain à Monastir.