Organisée par le Groupe de la Banque Mondiale et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la septième édition du Economic Policy Dialogue (EPD) se tiendra à Tunis le 27 janvier 2023 sur le thème « Accélérer la diversification des sources de financement des projets d’investissements verts ».
Cette session sera consacrée à la question du financement vert au service des investissements privés et du développement durable en Tunisie.
Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la réorientation des flux financiers et des investissements vers les technologies bas-carbone sur la prochaine décennie représente un levier incontournable pour assurer la réussite de la décarbonation du système énergétique.
En effet, les investissements verts dans le secteur de l’énergie se caractérisent par une forte intensité de capitaux qui nécessite la mise en place des conditions propices pour catalyser les investissements et mobiliser les financements de la transition énergétique.
Une nouvelle impulsion des investissements exige aussi la combinaison de plusieurs leviers, notamment le soutien public nécessaire aux investissements, la réglementation adéquate et l’implication du secteur privé.
L’engagement du secteur privé en tant que force motrice du développement durable est essentiel si la Tunisie veut remodeler son économie et ses marchés pour qu’ils soient plus compétitifs, inclusifs, innovants, équitables et durables tout en générant des profits, des emplois et une croissance verte.
En Tunisie, en matière de finance verte et malgré les récents développements institutionnels, l’absence d’une taxonomie claire permettant de distinguer un projet vert d’un projet « green washing » rend difficile la constitution d’un pipeline de projets susceptibles d’être financés par des obligations et autres mécanismes de financement verts.
De même, en dépit de certaines avancées au niveau institutionnel pour assurer la transformation en profondeur du secteur de l’énergie et la transition progressive de l’économie tunisienne vers la neutralité carbone d’ici 2050, la Tunisie accuse du retard, comparée à d’autres pays de la région comme l’Égypte, le Maroc ou encore la Jordanie.
Or, l’Union européenne ayant entériné la décision de créer un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, ces changements réglementaires en Europe et leur mise en application seront susceptibles de bloquer les exportations tunisiennes, d’où le risque substantiel de perte des marchés principaux de la Tunisie.
Comment s’expliquent les retards accusés sur les instruments de financement appropriés pour les projets d’investissement verts par la Tunisie, en comparaison d’autres pays de la région ? Quel diagnostic peut-on apporter ? Quels sont les enjeux, risques et opportunités pour la Tunisie ? Quelle gouvernance et quelles étapes pour le développement d’une stratégie nationale en faveur du financement des projets d’investissements verts qui soient déclinées en un plan d’action et un séquençage clair des différentes étapes ? Ce sont là les principaux questionnements sur lesquels se pencheront les participants à la septième session du Economic Policy Dialogue (EPD).