Le Fonds monétaire international (FMI) s’attend à une croissance de l’économie marocaine d’environ 3 % cette année. Elle est principalement tirée par les attentes de la reprise du secteur agricole et ses répercussions positives sur les autres secteurs de l’économie nationale.
Dans un rapport qu’il a publié hier à la suite des consultations de 2022 au titre de l’article IV, le FMI a déclaré : « Le Maroc a mis en œuvre une réponse politique forte. Et ce, dans le but d’atténuer l’impact social et économique des chocs négatifs associés à la guerre en Ukraine et à la sécheresse ».
Selon les données du fonds, la croissance économique au cours de l’année écoulée ne dépassera pas 1,2 %. Et ce, contre une forte reprise enregistrée par le Royaume en 2021 d’environ 7,9 %. Après l’année 2020 qui se caractérisait par une récession d’environ 7,2 %.
En ce qui concerne le chômage, l’institution financière internationale s’attend à ce que son taux au cours de l’année écoulée soit d’environ 11,1 %. Avec une baisse cette année à 10,7 % et à 10,2 % en 2024.
Les attentes du Fonds indiquent une baisse continue du taux de chômage dans les années à venir. Il atteindrait 9,2 % en 2027. Ce qui est inférieur au niveau enregistré avant la pandémie de Corona en 2019, d’environ 10,2 %.
En termes d’inflation, il ressort clairement des chiffres que le taux sera de l’ordre de 4,1 % cette année; après avoir atteint 6,5 % l’année dernière. Et il devrait progressivement baisser pour atteindre 2,5 % en 2024 et 2,4 % en 2025.
En outre, le rapport du Fonds indique que malgré l’augmentation des dépenses publiques due à la hausse des subventions et d’autres mesures qui ont atténué l’impact économique des chocs, le déficit budgétaire devrait diminuer en 2022. Et ce, grâce à la bonne performance des recettes fiscales et non fiscales.
Loi de Finances et Règlement Gris
Concernant la loi de Finances 2023, les experts du Fonds indiquent qu’elle établit « un équilibre entre la nécessité de réduire le déficit, d’atténuer l’impact social et économique des chocs et de financer les réformes structurelles ». Ils appellent donc à prendre de nouvelles mesures fiscales pour réduire le taux d’endettement public et créer des marges financières au niveau budgétaire.
Le relèvement du principal taux d’intérêt l’an dernier à 2,5 % a été salué par les experts du Fonds. D’ailleurs, ces derniers se sont dits favorables à une nouvelle hausse si cela s’avérait nécessaire pour contrer les pressions inflationnistes.
De même, le Fonds renouvelle son appel à Bank Al-Maghrib (Banque centrale du pays). Et ce, pour passer dans un cadre de ciblage de l’inflation par une libéralisation supplémentaire du taux de change du dirham. Bien entendu lorsque le taux d’inflation baissera et que l’incertitude actuelle se dissipera.
Par ailleurs, le FMI note « les progrès que le Maroc a réalisés en matière d’amélioration de sa supervision financière et de son cadre réglementaire ». Tout en soulignant son « engagement à mettre en œuvre des réformes structurelles globales avec le Groupe d’action financière. Lesquelles permettront d’accompagner la sortie du Royaume de la liste grise du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.
Au final, la déclaration concluait que « la réforme des systèmes de protection sociale, de santé et d’éducation améliorerait l’égalité et la qualité de l’accès. Ce qui permettrait un meilleur ciblage des dépenses et soutiendrait le capital humain à long terme ».
Afin de réaliser le potentiel de croissance du Maroc, le FMI souligne la nécessité de poursuivre les efforts pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles, remédier à la pénurie d’eau et réduire l’écart entre les sexes.