L’Agence de notation américaine Moody’s a annoncé, mardi soir (31 janvier) dans un communiqué, « l’abaissement de Caa1 à Caa2, des notes des dépôts bancaires à long terme de quatre banques tunisiennes: Amen Bank, Banque de Tunisie (BT), Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) et Société Tunisienne de Banque (STB).
Parallèlement, Moody’s a confirmé à Caa1, les notes des dépôts bancaires à long terme de l’Arab Tunisian Bank (ATB). Moody’s a également modifié la perspective de la notation des dépôts bancaires à long terme des cinq banques tunisiennes. Et ce, en la faisant passer de « rating under review » (notation en cours de révision) à « négative ». L’action de notation du 31 janvier 2023 met fin à la revue pour déclassement initiée le 4 octobre 2022, par l’agence.
Les actions de notation des banques font suite à la dégradation le 27 janvier 2023, par Moody’s, de la note souveraine de la Tunisie à long terme, en devises et en monnaie locale de Caa1 à Caa2 avec perspectives négatives. Moody’s a aussi abaissé la note de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui est légalement responsable des paiements sur toutes les obligations du gouvernement, de Caa1 à Caa 2, assortie d’une perspective négative.
Parallèlement à l’action de notation des banques, les plafonds de risque de la Tunisie ont été abaissés à B2 pour le plafond en monnaie locale et à Caa1 pour le plafond en monnaie étrangère.
Facteurs à l’origine de la dégradation des notes des banques
L’agence de rating a expliqué que le principal facteur à l’origine de la dégradation des notes d’Amen Bank, de la BT, de la BIAT et de la STB est l’incertitude persistante des conditions d’exploitation dans le pays. Laquelle est exacerbée par l’absence, à ce jour, d’un programme de financement global pour répondre aux importants besoins de financement du gouvernement. Ce qui augmente le risque de défaut du pays.
Un nouveau programme du FMI n’a pas encore été obtenu, bien qu’un accord au niveau des services du FMI ait été conclu en octobre 2022. Ce qui aggrave une situation de financement déjà difficile et accentue les pressions sur les réserves de change de la Tunisie. Les conditions de financement interne et externe très serrées et le profil difficile du service de la dette du gouvernement tunisien augmentent les risques de refinancement.
Moody’s estime donc que la faible gouvernance et les risques sociaux importants expliquent en partie pourquoi la Tunisie a atteint un tel point critique.
En outre, le second facteur est l’exposition directe des banques tunisiennes aux bons et obligations du Trésor, qui a augmenté à environ 57 % des fonds propres en août 2022. Ce qui expose les banques à un risque croissant pour ce qui est des actifs et de la solvabilité.
Par ailleurs, contrairement au rating des quatre autres banques tunisiennes, les notes des dépôts bancaires de l’ATB ont été confirmées. Et ce, grâce au soutien d’Arab Bank PLC (note de dépôt Ba2 positive, ba2 BCA), son actionnaire majoritaire.
Avec TAP