L’économiste Ezzedine Saïdane a indiqué que « le niveau de 96 jours d’importation est considéré comme préoccupant, étant donné que le seuil minimum toléré pour les réserves de change est de 90 jours d’importation, et ce, afin de parvenir à couvrir les besoins du pays en produits de base, à savoir les médicaments, les produits alimentaires et les carburants ».
Et d’ajouter : « Si nous descendons au-dessous de ce niveau toléré de 90 jours, cela signifiera que le pays pourrait avoir des difficultés à rembourser ses dettes ».
D’après Saïdane, il existe 5 sources pour alimenter les avoirs en devises. La première, c’est les exportations, lesquelles évoluent à un rythme beaucoup moins important par rapport aux importations, ce qui a aggravé le déficit commercial, qui a atteint un niveau record de 25,2 milliards de dinars, en 2022.
La deuxième source, c’est le tourisme, dont les recettes ont augmenté en 2022 de 83%, par rapport à 2021, pour se situer au niveau de 4,2 milliards de dinars, mais « elles restent toujours modestes ». Quant à la troisième source, elle consiste dans les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger, qui ont dépassé les 8 milliards de dinars, en 2022.
Un programme de sauvetage de l’économie tunisienne
« Il faut noter que les revenus cumulés du tourisme et des transferts de la diaspora au cours de l’année écoulée n’ont même pas permis de couvrir la moitié du déficit commercial », a-t-il précisé.
La quatrième source, c’est l’investissement direct étranger, qui demeure bloqué en Tunisie, ces dernières années. »Pour ce qui est de la cinquième source, elle n’est autre que l’endettement étranger, et c’est ce qu’on est en train de faire en Tunisie, puisque nos réserves en devises sont constituées, essentiellement, de la dette extérieure », a affirmé l’économiste.
Il a, par ailleurs, indiqué que le niveau des avoirs en devises influence le taux de change du dinar, la notation souveraine de la Tunisie et la possibilité de finaliser l’accord avec le FMI.
Face à ce constat, il a appelé à engager, le plus tôt possible, un programme de sauvetage de l’économie tunisienne, pour résoudre les différents problèmes des finances publiques.
Rappelons que les avoirs en devises ont baissé à 96 jours d’importation, l’équivalent de près de 22,1 milliards de dinars, à la date du 2 février 2023, contre 131 jours d’importation (soit 23,3 milliards de dinars), à la même date de l’année dernière, d’après des données publiées, vendredi, par la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Avec TAP