L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) tiendra une instance administrative nationale dans l’un des hôtels de Gammarth (Tunis). Et ce, dans un contexte tendu entre la centrale syndicale et la présidence du gouvernement.
Généralement, l’UGTT ne tient pas son instance administrative par hasard. Loin de là. Ainsi, cet événement rime en général avec un malaise social, une attaque contre l’organisation de Hached ou la préparation d’une grève générale. Actuellement, tous les ingrédients sont là pour que les syndicalistes se mettent en ordre de combat. A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’instance en question se tient et les décisions n’ont pas encore étaient prises.
Plusieurs indices prouvent que la situation n’est pas stable entre la centrale syndicale et la présidence de la République. D’ailleurs, le dernier entretien entre le président de la République et le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi date du 12 septembre 2022. Ce dernier avait été convoqué en urgence par le président de la République. Depuis cette date, la présidence de la République n’a pas communiqué officiellement sur d’autres entretiens.
Autre indice : lors d’une visite inopinée à la caserne de la Garde nationale d’El Aouina, le 31 janvier, le président de la République affirmait que « le droit syndical est garanti, mais le droit syndical ne peut devenir une couverture cachant des fins politiques, qui ne sont un secret pour personne ».
Une déclaration que ne regardait pas d’un bon œil le secrétaire général adjoint chargé des médias, Sami Tahri. Puisque ce dernier a affirmé, dans un post publié sur son compte Facebook, que cette expression a été utilisée par « Bourguiba, Nouira, Sayah, Abdelwahab Abdallah, Jebali, Laârayedh, Chahed. Cette expression se répète souvent. Elle précède les accusations mensongères, les arrestations. Hier soir nous l’avons entendue dans une caserne ». A cela s’ajoute le silence retentissant du président de la République face à l’initiative du salut national initiée par l’UGTT, en collaboration avec d’autres organisations nationales. Cerise sur le gâteau : l’arrestation du secrétaire général du syndicat de Tunisie Autoroute.
Actuellement, tous les regards sont braqué sur l’instance syndicale nationale, dans l’attente de la conclusion de la réunion. Attendons voir.