La multiplication des sommets sur le climat, dont le der- nier en date s’est tenu en Egypte en novembre 2022, n’a pas tempéré la montée des menaces liées aux changements climatiques. La lenteur trouve son explication dans un ensemble de défis.
Le pari de réussir le développement économique sans générer une dégradation de l’environnement.
Le développement économique est l’un des moteurs les plus actifs du changement climatique. La hausse du revenu par habitant accroit les émissions de CO2. En effet, plus le niveau de vie des ménages augmente, plus la consommation de biens durables énergivores (voiture, climatiseur…) flambe. D’où l’accélération du changement climatique.
Le pari de réussir l’acceptabilité des réformes mises en place dans le cadre de la transition environnementale, sans courir le risque de nourrir la contestation sociale.
Lorsque les politiques de transition sont parachutées, les forces de résistance au changement s’érigent. Certes, la cause est juste. Toutefois, une taxe mal ficelée et mal présentée pourrait susciter une résistance à toute réforme pour une longue période. L’histoire des « Gilets jaunes », en France, nous offre un très bon exemple.
Le pari de contrecarrer la « dictature de l’immédiat » qui gouverne le comportement d’une grande majorité des décideurs.
Deux raisons expliquent un tel comportement : l’étroitesse de l’espace budgétaire pour pouvoir financer la transition, et l’ambition politique en priorisant l’engagement dans des projets dont les retombées sont à CT, et du coup, éviter le financement du renouvelable dont les retombées seront récoltées à M & LT par une nouvelle génération d’hommes politiques. Bref, un comportement sacrifiant l’avenir de la nation sous l’autel d’arracher une réélection.
Le pari de rendre l’investissement dans le renouvelable suffisamment attractif pour le secteur privé afin d’éviter le recours à l’endettement public pour financer la transition.
La flambée des prix des matières premières utilisées dans l’industrie du renouvelable a fait fortement baisser la rentabilité des projets, décourageant ainsi les investisseurs privés.
Surmonter l’ensemble de ces défis est possible, à condition que le secteur public puisse jouer son rôle de moteur ( financement des projets dans le renouvelable et dans la R&D pour booster l’innovation dans l’exploitation des pistes offertes par l’économie circulaire). Les ONG, de leur côté, doivent œuvrer pour implémenter la culture de la soutenabilité afin que le citoyen puisse intégrer l’avenir des pro- chaines générations dans ses choix politiques.
Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 862 du 1er au 15 février 2023