Peut-on parler de séisme politique depuis la publication des derniers résultats des sondages de Sigma Conseil pour la présidentielle? Que faudrait-il en déduire notamment après l’entrée en lice du rappeur K2rim si l’élection présidentielle devait avoir lieu demain? Des acteurs de la société civile et d’anciens députés donnent leur lecture des sondages.
Sélim Ben Abdesselem, ancien député à l’ANC, est revenu sur l’ordre d’arrivée des candidats. Tout en déclarant « qu’il est encore trop tôt pour des prévisions solides ». Il ajoute: « Si j’avais à choisir entre Saied et Safi Said, ce serait comme avoir à choisir en France entre Le Pen et Zemmour. Contre Abir Moussi, la configuration serait différente. Mais il est encore trop tôt pour faire des prévisions solides. J’espère donc que la mouvance démocratique, représentée par Attayar, Afek, Ettakatol, Al Jomhouri, Al Qotb, élargie à Al Massar, au Parti des travailleurs ou d’autres, pourra présenter une candidature unique, vu que certains de ces partis travaillent déjà ensemble et que tous ne sont pas très éloignés les uns des autres ».
De son côté, Sana Ghenima, présidente de l’Association Femmes & Leadership, est revenue sur le faible taux de participation des femmes au prochain Parlement, mais aussi sur la participation des femmes aux prochaines échéances électorales comme le Conseil des territoires et des régions ou les élections municipales.
Elle précise dans ce contexte: « Je pense que le grand absent est le côté rationnel. Aujourd’hui, une chose est sûre: ce sont les femmes qui ont déserté la sphère politique. D’une part à cause de la violence et, d’autre part, à cause d’une société patriarcale dominante qui ne lui laisse pas le choix de s’imposer. Cela dit, je reste confiante en l’avenir, car il suffit que la situation s’apaise pour que les femmes se mobilisent qualitativement ».
Le vrai combat à mener est un combat de libération nationale
En revanche, l’économiste Moez Joudi a mis l’accent, via son post, sur le degré de fiabilité et de pertinence du sondage Sigma d’hier; il ne sera pas sans conséquences, selon lui.
Il précise à cet effet : « Déjà, les élites et les compétences du pays vont poursuivre leur démission et leur fuite du champ politique. En constatant qu’il n’y a que les ratés et les malfrats qui se retrouvent en tête des intentions de vote, personne ne va plus croire à la vraie profondeur du travail politique, aux débats d’idées et aux programmes de pouvoir ».