Et si nous débutions la semaine sur une note positive ? Les derniers jours étaient intenses en actualités déprimantes, le taux d’inflation étant la dernière.
Dans tout ce marasme, il y a un bon chiffre déniché par les services de recherche économique de la banque française Crédit Agricole. Il s’agit de la croissance de la richesse par habitant. C’est assez surprenant. Car en termes de développement de l’économie et de classement par la richesse à l’aide du Produit intérieur brut (PIB) par habitant, la Tunisie est à la traîne. En 2022, la part de chacun de nous est de 3 468 USD. Nous n’avons laissé derrière nous que le Liban (3 091 USD) et le Yémen (918 USD).
Bien que cet indicateur reste la référence pour mesurer le niveau de développement d’un pays et de bien-être des populations, il présente des limites. Il serait mieux de raisonner PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA).
Il s’agit d’une méthode utilisée pour établir une comparaison du pouvoir d’achat entre les pays en devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne permet pas de faire. L’idée est que la même quantité d’argent ne représente pas la même richesse lorsqu’on change de nation.
« En 2022, la part de chacun de nous est de 3 468 USD. Nous n’avons laissé derrière nous que le Liban (3 091 USD) et le Yémen (918 USD) »
Il s’avère que les pays dont la population est en forte croissance (> 2% par an) affichent des difficultés à faire progresser le niveau de richesse par habitant. Ceux qui ont enregistré de fortes dépréciations de leur monnaie ont, généralement, vu leur niveau de richesse se détériorer.
Mais le plus frappant est que les pays qui ont connu une décennie assez compliquée, avec un surendettement menaçant, sont parvenus à avancer dans le classement.
Sur 2011-2022, la Tunisie a pu améliorer son PIB en PPA de 19%, occupant de la sorte la troisième place après l’Egypte (+42%) et le Maroc (+41%). En effet, le PIB en PPA par habitant en Tunisie s’élève à 12 580 USD. Sept pays ont vu leurs PIB reculer selon cette mesure, dont l’Algérie (-3%), Oman (-15%) et le Qatar (-38%).
La clé de cette réussite est certes une diversification de l’économie et une politique monétaire qui prioritise la protection des monnaies nationales.
Tout n’est pas tout à fait noir. Si nous parvenons à atteindre une meilleure stabilité politique et à améliorer la gouvernance, il y a une vraie chance pour inverser la tendance. Où sont les sages de ce pays ?