La quête de sens semble être devenue aujourd’hui la règle chez les jeunes et les moins jeunes. En effet, nombreux sont ceux et celles qui optent pour une reconversion professionnelle. Les exemples ne manquent pas. Nous sommes partis à leur rencontre lors d’une conférence de presse à l’occasion du lancement de la première édition de l’Odyssée Fashion qui se déroulera le 15 février 2023 à la Cité de la Culture de Tunis.
Zohra Kacem, 61 ans, ancienne cheffe de production dans une entreprise d’habillement, nous parle de sa reconversion professionnelle. Tout a commencé dans les années 80 (1981) après l’obtention de son diplôme. Dans le secteur de l’industrie, en particulier l’habillement, elle a occupé le poste d’experte en gestion de l’entreprise. Ce qui veut dire qu’elle a pour mission de gérer le temps en termes de coût. Elle nous confie que son travail lui a permis de mieux s’organiser. Tout en ajoutant: « En tant que cheffe de production, j’ai pu acquérir des connaissances, notamment dans l’équilibrage des postes des employés, le savoir-faire ».
Et de poursuivre: « Mais après, suite à une maladie, j’ai dû renoncer à mon travail. Et ce n’est que des années plus tard que je me suis dit autant se lancer sur quelque chose qui me passionne. C’est ainsi que l’aventure a commencé en devenant entrepreneure dans le fashion. Et comme j’avais des connaissances dans la gestion de l’entreprise, cela m’a servi pour me remettre sur les rails ».
Sa devise est la persévérance et la volonté d’aller de l’avant. Même constat pour Emna Rekik, 23 ans, diplômée de l’Institut supérieur des arts et des métiers de Sfax, elle aussi est passionnée de mode et de haute couture. Elle nous raconte aussi qu’à l’âge de 18 ans, elle a fondé deux marques spécialisées en haute couture.
D’ailleurs, sa participation à l’Odyssée Fashion est une première pour elle. Tout en ajoutant: « Mes débuts étaient durs, rien n’a été facile. Mais je me dis qu’avec les encouragements de mes parents qui m’ont soutenue pour réaliser mon rêve, tout ira bien. Ainsi, au fil des années, j’ai appris les ficelles du métier, notamment les négociations avec les fournisseurs ».
Sa devise comme Zohra est : aimer ce qu’on fait. Car rien n’est acquis.
Au-delà de la présence féminine, la présence masculine n’est pas en reste. En effet, les meilleurs couturiers sont aussi bien des hommes que des femmes.
Anis Chalweh, natif de Bizerte, a fait des études classiques. Après une maîtrise en économie-gestion, il a travaillé 6 ans en tant qu’ingénieur, mais son petit jardin secret reste sa passion pour la haute couture. Et ce, depuis son enfance quand il voyait ses tantes faire de la broderie à la main. D’ailleurs, sa reconversion professionnelle n’était pas due au hasard. Le déclic a commencé à l’âge de 37 ans quand il avait senti qu’il n’était pas épanoui dans son travail. Et il fallait faire un choix: soit suivre le chemin classique, la routine, le quotidien, soit prendre des risques. Du coup, il a opté pour la seconde option.
Il précise à cet effet: « A l’âge de 37 ans, j’étais assez mûr pour décider de ce que je voulais faire. Et en 2013, je me suis inscrit dans une école une formation accélérée en stylisme. Une année plus tard, je me suis lancé dans la création de robes de mariée, où j’ai apporté ma pierre à l’édifice en optant pour la modernisation de ces robes pour qu’elles soient moins encombrantes pour les mariées, et moins lourdes à porter ».
Il finit par dire: « Créer des robes de mariée était ma passion d’enfant. Aujourd’hui, ce rêve, je l’ai finalement concrétisé. Et comme on dit, il n’est jamais trop tard pour faire ce qu’on aime. Seule la persévérance porte ses fruits ».
Ils sont plusieurs comme Zohra, Emna et Anis, il suffit de faire ce qu’on aime et briser les stéréotypes qui nous encerclent… En somme, faire ce qu’on aime est la meilleure des récompenses pour soi.