Samia Abbou, dirigeante du parti Courant démocrate, a dressé un état des lieux de la situation politique. Et ce, lors de son passage sur les ondes de Shems FM, ce lundi 6 février 2023.
Samia Abbou est revenue sur l’assassinat de Chokri Belaïd, dix ans après (6 février 2013-6 février 2023). Tout en déclarant que les vrais commanditaires de l’assassinat de Chokri Belaïd courent toujours. Elle précise à cet effet: « Dix ans après, cette affaire est devenue une affaire de marchandage, mais aussi une affaire politique pour les uns et les autres, que ce soit avec feu Béji Caïd Essebsi ou avec Kaïs Saïed. A mon sens, une affaire purement électorale. Cela prouve également que le système n’a pas changé. Pour la simple raison que les mécanismes sont les mêmes ».
Et de poursuivre: « On ne peut pas parler de pays en voie de développement sans une justice indépendante et juste. Ce qui laisse entendre que si Kaïs Saïed a voulu faire bouger les lignes et assurer une sortie de crise depuis le 25 juillet 2021, on n’en serait pas là, dans cette situation morose ».
Avant d’ajouter: « Depuis le 25 juillet 2021, les Tunisiens s’attendaient à de réels changements sur le plan socioéconomique, mais la réalité est tout autre. Car entre le 25 juillet 2021 et le 6 février 2023, il ne s’est rien passé. A mon avis, Kaïs Saïed doit quitter le pouvoir. Cela laisse entendre qu’il n’a aucune légitimité. Car il faut rappeler que le Chef de l’Etat a été élu avec la Constitution de 2014 et non avec sa Constitution de 2022. Plus encore, qui nous dit que son mandat se termine en 2024? Personne ne le sait ».
Et de conclure: « Avec la configuration du nouveau Parlement, les députés n’ont plus la possibilité de voter selon leurs convictions, mais ils subiront des pressions pour faire passer des textes. Autrement dit, le prochain Parlement ne fera que suivre les instructions du pouvoir exécutif ».