L’institut américain Stratfor, spécialisé dans les prévisions géopolitiques, a publié hier un rapport sur l’Algérie, dans lequel il dit qu’elle est sortie de son isolement, mais que son économie et sa politique étrangère affecteront le changement.
Le rapport indique que l’Algérie a adopté une nouvelle stratégie de communication internationale à un moment où elle tente de moderniser son économie, même si elle continue de dépendre des ressources énergétiques en hydrocarbures et n’a pas changé ses positions fixes sur les compétitions géopolitiques, y compris ses relations avec Israël et la Russie d’une manière qui limitera ses transformations.
En 2022, le ministère algérien des Affaires étrangères a pris un certain nombre d’actions qui ont confirmé les efforts de ce pays pour participer activement en Afrique du Nord aux affaires mondiales et régionales. En 2022, il n’a cessé d’exprimer sa volonté de rejoindre le groupe BRICS, rappelle le document.
Le rapport estime que l’Algérie connaît une stabilité politique et constitue une puissance économique, ce qui lui permet d’évoluer sur les scènes internationale et régionale.
L’économie algérienne a reçu un coup de pouce en raison de ses ressources énergétiques élevées en 2022, et le gaz naturel algérien est devenu indispensable en raison de la diversification par les pays européens de leurs sources d’énergie et de l’abstention du pétrole et du gaz de Russie, compte tenu de la guerre en Ukraine.
Contexte favorable
Le rapport indique que le budget de l’Algérie pour 2023 est le plus important qu’elle ait présenté depuis longtemps, ce qui reflète la façon dont l’Algérie, qui dépend des ressources énergétiques, a bénéficié de prix plus élevés en 2022.
Le gaz naturel algérien est devenu indispensable en raison de la diversification par les pays européens de leurs sources d’énergie et de l’abstention du pétrole et du gaz russes
Tout cela donnera au gouvernement la possibilité de diriger ces ressources vers la population sous forme d’avantages et de soutien, et ainsi de réduire la fréquence des manifestations dues aux conditions économiques.
L’Algérie devrait utiliser les bénéfices de l’énergie pour améliorer sa position régionale et améliorer ses conditions de vie. Les Algériens ont eu des entretiens avec la Tunisie et la Libye sur l’exportation d’électricité vers ces deux pays à des prix réduits. La Tunisie et la Libye souffrent toutes deux d’un faible accès à l’électricité, à un moment où l’Algérie veut assurer la stabilité de ses voisins de l’Est et empêcher que les troubles ne se propagent sur son territoire, estime le rapport.
Cependant, malgré les perspectives à court et moyen terme de l’économie algérienne, les perspectives à long terme restent floues à un moment où l’Algérie tentera d’attirer des investissements étrangers afin de soutenir ses efforts de modernisation, indique le rapport.
La possibilité d’étendre les avantages de la pension, de la retraite et des salaires publics en Algérie en 2023 est due à l’augmentation des ressources énergétiques que l’Algérie a obtenue en 2022, ce qui confirme la dépendance continue du pays aux hydrocarbures. Cela signifie que toute baisse des exportations de pétrole affectera le budget.
Cependant, la législation votée par le gouvernement Tebboune permet d’attirer les investissements étrangers dans les secteurs privé et non pétrolier, et plus que par le passé. Que les investisseurs se présentent et acceptent les offres est une question de temps.
La relation de l’Algérie avec la Russie reste également une opportunité, bien que peu importante, pour lui imposer des sanctions, ce qui limitera l’appétit des investisseurs étrangers. La possibilité restera lointaine, compte tenu des besoins de l’Occident en gaz algérien, ce qui signifie que les pays occidentaux privilégieront de bonnes relations avec l’Algérie plutôt que de lui créer des problèmes.