L’Espagne et le Maroc prennent au sérieux le projet de construction d’un tunnel maritime les reliant à travers le détroit de Gibraltar.
Selon les données disponibles, le gouvernement espagnol a inclus dans le budget général de l’État pour l’année 2023 un poste d’une valeur de 750 000 euros, qui a été facturé au ministère des Transports et qui ira à l’Association espagnole d’études sur les communications fixes à travers le détroit pour analyser la possibilité de construire un tunnel dans le détroit de Gibraltar pour relier l’Espagne et le Maroc.
Selon ce qui a été rapporté par la presse espagnole ces derniers jours, l’affaire est liée à un investissement dirigé vers l’étude de la possibilité d’établir un tunnel qui unirait l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord, au mieux, à partir de la période entre 2030 et 2040, pour être mis en œuvre par la société allemande Herrenknecht, une multinationale spécialisée dans la fabrication des plus grands tunnels du monde dans leur secteur.
Cette entreprise allemande a déjà révélé, dans une étude menée conjointement avec l’Université de Zurich (Suisse), la possibilité de construire un tunnel sous-marin entre Tarifa et Tanger.
Un tunnel de 42 km de long
Selon l’étude, la longueur totale du tunnel devrait être de 42 km, dont 27,8 km sous l’eau et le reste en sous-sol. Il sera constitué d’une ligne ferroviaire avec des trains-navettes pour le transport de marchandises et de passagers.
La profondeur maximale du tunnel sera de 300 mètres, tandis que le diamètre de chaque tunnel à voie unique est de 7,9 mètres. La zone choisie, appelée « Seuil du Détroit ou Seuil Camarinal », est due à la faible profondeur des eaux dans le détroit, ce qui minimisera les inconvénients lors de sa construction.
La presse espagnole a également indiqué que le tunnel sera construit en deux phases : la première phase concerne la construction d’un tunnel ferroviaire monotube, au cours de laquelle les trains tourneront dans les deux sens et alternativement par lots, tandis que la seconde phase sera mise en œuvre avec deux tunnels ferroviaires dans une direction.
L’idée n’est pas nouvelle
Rappelons que ce n’est pas la première fois que l’Espagne et le Maroc discutent de la possibilité de relier leurs terres à un tunnel maritime, et cela remonte à 1979, lors de la rencontre de Juan Carlos I avec le roi Hassan II le 16 juin 1979, lorsqu’un traité de « coopération scientifique et technique » a été signé le 8 novembre de l’année lui-même pour mener une étude de faisabilité pour une liaison fixe à travers le détroit.
À la suite de ce traité, la Secegsa en Espagne et son homologue au Maroc, la SNED (Société Nationale d’Études du Détroit de Gibraltar), sont nées.