Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouane El Abasssi a souligné à l’ouverture des travaux des Journées annuelles du Club des Dirigeants de Banques et Etablissements des Crédits d’Afrique ayant pour thème : « Quelle réglementation bancaire pour les économies africaines ? », que les régulateurs africains font face à cinq nouveaux défis.
Ces défis viennent en effet s’ajouter aux répercussions de la crise sanitaire et qui façonnent d’ores et déjà le monde post-covid.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouane El Abasssi a souligné à l’ouverture des travaux des Journées annuelles du Club des Dirigeants de Banques et Etablissements des Crédits d’Afrique ayant pour thème : « Quelle réglementation bancaire pour les économies africaines ? », que les régulateurs africains font face à cinq nouveaux défis.Changement de paradigme
Le premier défi a trait à la situation géopolitique marquée par une instabilité due notamment au conflit en Ukraine qui a eu pour effet immédiat un renchérissement des denrées alimentaires et des hydrocarbures mettant en péril la sécurité alimentaire et énergétique,
Le deuxième défi est lié aux perspectives économiques dans un contexte marqué par des tensions inflationnistes qui fragilisent davantage le tissu économique et impactent le pouvoir d’achat des citoyens avec le risque d’exclusion de certaines franges de la population.
Le troisième défi consiste en la promotion de l’inclusion financière qui doit être l’affaire de tous et qui passe, notamment, par la facilitation de l’accès aux services bancaires de base, le développement de relations de confiance avec la clientèle bancaire et la garantie de leur protection via la prévention du surendettement, une transparence accrue, une tarification responsable, un traitement respectueux et équitable des clients.
Le quatrième défi scrute l’accélération des mutations liées à la révolution numérique porteuse d’opportunités à saisir mais concourant également à l’émergence de nouveaux risques que le secteur bancaire devra correctement appréhender pour réussir cette transformation.
Le cinquième défi concerne le dérèglement climatique (sécheresse, désertification, tarissement des ressources hydrauliques, érosion des côtes…) auquel notre continent demeure fortement exposé malgré sa faible contribution aux émissions de gaz à effet de serre.
Changement de paradigme
« L’ensemble de ces enjeux appelle à un changement de paradigme n’interpellant pas uniquement les institutions financières, mais également les régulateurs bancaires africains, par une rupture progressive avec l’approche de régulation bancaire « régalienne » en faveur d’une résilience inclusive », souligne le gouverneur de la BCT.
Et d’ajouter : les autorités de régulation sont à ce titre appelées, à s’acquitter du rôle de propulseur et de facilitateur afin d’ancrer la dimension économique et sociale dans la gouvernance des banques assujetties dans leurs modèles d’affaires.
Elles doivent aussi, selon le gouverneur de la BCT, assurer le rôle d’accompagnement que ces autorités sont supposées jouer pour faciliter et réussir la transition escomptée pour disposer, in fine, d’un système solide à même d’assurer un financement sain, durable, responsable et inclusif.