Un rapport d’un site internet spécialisé dans les énergies renouvelables a indiqué hier que le deuxième projet de gazoduc entre l’Algérie et l’Italie (Galci), qui acheminera à l’avenir l’hydrogène vers l’Europe, fera de l’Algérie une véritable batterie pour le vieux continent.
Le site « Revolution Energetic » a publié un rapport sur le projet, précisant que, mené par Sonatrach et Eni, le projet Galsi s’étendra sur plus de 837 kilomètres, dont 565 kilomètres à travers la mer Méditerranée et 272 sur terre. Son coût initial s’élèvera à 2,5 milliards de dollars, rappelant que l’Union européenne avait précédemment accordé, lors d’une première étude menée en 2009, près de 120 millions d’euros d’aide au projet. Le rapport indique que la réactivation du projet de gazoduc a eu lieu à l’occasion de la récente visite de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, en Algérie, qui a été l’occasion pour les deux parties d’annoncer l’engagement, pour la première fois, dans l’hydrogène.
Il a expliqué que ce gazoduc, qui est le deuxième entre les deux pays, d’une capacité de huit à dix milliards de mètres cubes/an, transportera, en plus du gaz et de l’ammoniac, de l’hydrogène. Cependant, pour le moment, nous savons peu de choses sur les véritables capacités de cette nouvelle industrie dans un pays qui s’est consacré si longtemps à l’exportation de combustibles fossiles.
Selon de nombreux observateurs, l’Algérie apparaît bien positionnée pour produire de l’hydrogène dit « bleu » à partir de gaz fossile, avec captage et stockage du carbone, à des coûts très compétitifs (soit 3 euros/kg contre 6 euros/kg en Europe). Cependant, l’Algérie doit encore s’appuyer sur des partenariats avec des pays leaders dans ce domaine, pour mettre en œuvre sa stratégie de développement de cette énergie.
Galsi couvrira environ 25 % des futures importations d’hydrogène depuis l’Europe d’ici 2030
Selon des estimations préliminaires, le projet d’exportation d’hydrogène vers l’Europe, via le gazoduc Galsi, permettra à l’Algérie, d’ici 2030, de couvrir environ 25 % des futures importations d’hydrogène depuis l’Europe. Cela confortera sa position de fournisseur durable de l’Europe pour diverses énergies (gaz, hydrogène et électricité) et pourrait en faire la « batterie » du continent, selon le rapport.
Selon un accord signé le 22 décembre 2022 entre Sonatrach et la société allemande VNG, le projet comprend le prolongement du gazoduc vers l’Allemagne, et l’Algérie s’est également engagée à fournir de l’hydrogène à ce pays européen à partir de 2030. Par ailleurs, les deux parties négocient l’implantation d’une usine d’hydrogène vert en Algérie, d’une capacité de production de 20 mégawatts, qui sera opérationnelle avant 2024.
L’Italie a été à l’avant-garde de cette question de l’hydrogène, ayant signé avec l’Algérie, en mai 2022, un protocole d’accord relatif au développement des gisements de gaz et à l’élimination du carbone, dans la zone nord de Puits Rabaa, à Ouargla.
L’Algérie produisait, en petite quantité, de l’hydrogène par électrolyse, utilisé dans l’industrie, notamment dans le secteur agro-alimentaire et la production de verre. Mais même alors, l’essentiel de la production concernait de l’hydrogène gris, qui reste très polluant.
L’Union européenne entend importer dix millions de tonnes d’hydrogène renouvelable d’ici 2030 pour combler l’énorme déficit déjà constaté et le déficit à venir.
Le rapport ajoute : « Mais la question des coûts est un obstacle ». Le coût de production et de transport de l’hydrogène sera dix fois supérieur à celui des autres carburants. A cela s’ajoute l’énorme budget qu’a dû coûter la construction de 23 000 kilomètres de pipelines pour acheminer le produit à travers le Vieux Continent.