Le plastique représente 80 % des déchets marins ayant été retrouvés dans les milieux marins et côtiers de trois pays méditerranéens dont la Tunisie, l’Italie et le Liban.
C’est ce qui ressort des résultats des activités de suivi du projet de lutte contre les déchets marins en mer Méditerranée « COMMON », financé par l’Union européenne, rendus publics lors d’une conférence de clôture dudit projet tenue, récemment, à Tunis.
Selon les résultats du monitoring qui a ciblé cinq zones pilotes des trois pays dont les îles Kuriate et Monastir en Tunisie, plus de la moitié des déchets collectés et analysés était du plastique à usage unique (53 %).
Sur un total de 90 000 objets collectés et analysés, 17 000 (environ 20 %) étaient des mégots de cigarettes, suivis de morceaux de plastique avec taille comprise entre 2,5 et 50 centimètres (9 %) et 6 000 (environ 7 %) étaient des cotons-tiges.
Les données obtenues au cours de ce projet de trois ans viennent, par ailleurs, confirmer l’impact des déchets marins et des micro-plastiques sur la biodiversité méditerranéenne.
En effet, sur un échantillon de plus de 700 spécimens de six espèces de poissons d’intérêt commercial comme les anchois, les sardines et les dorades, un tiers de cet échantillon analysé avait ingéré des micro-plastiques. Cela est de nature à entraîner la malnutrition, la mort par suffocation, l’obstruction du tube digestif et la famine de ces espèces.
De plus, l’ingestion de plastique et de microplastiques peut entraîner une altération des voies métaboliques et du système endocrinien. Et ce, en raison de la libération de substances toxiques contenues ou absorbées par le plastique, indique la même source.
Le taux d’ingestion des débris plastiques par les tortues est entre 40 % et 70 %
Au cours de ce projet, la tortue marine « Caretta-Caretta » a également été utilisée comme indicateur de la santé du bassin.
Ainsi, les résultats révèlent que sur plus de 140 spécimens analysés en Tunisie, au Liban et en Italie, les taux d’ingestion des débris plastiques par les tortues varient entre 40 % et 70 %.
Lancé en 2019, le projet COMMON (COastal Management and MOnitoring Network for tackling marine litter in Mediterranean sea), financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme de coopération transfrontalière en Méditerranée ENI CBC MED et coordonné par l’Organisation italienne Legambiente.
Doté d’un budget de 2,2 millions d’euros, ce projet vise à lutter contre la propagation des déchets marins en mer Méditerranée en utilisant les principes de la Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC); et ce, à travers une approche participative.
Il réunit l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), l’Université de Sousse, l’Université de Sienne (Italie), l’Institut Agronomique Méditerranéen de Bari (Italie), l’Organisation Libanaise environnementale Amwaj et le parc naturel de Tyr (Liban).
Le projet a promu l’initiative Celan Up The Med, une grande initiative de volontariat environnemental, impliquant plus de 2 000 bénévoles de 20 pays méditerranéens qui ont participé à des activités de nettoyage des plages.
Cela a permis d’éliminer dix tonnes de déchets marins le long de près de 24 000 km de côtes méditerranéens.
Ce projet a permis, enfin, la création un réseau de villes côtières, favorisant l’échange et le partage des meilleures pratiques, qui ont été collectées dans la plateforme COMMON.
Avec TAP