Le gouvernement algérien mène une course contre la montre pour assurer un approvisionnement suffisant en marchandises à l’approche du mois de Ramadan. Et il a intensifié ses campagnes pour rassurer les citoyens. Tout en menaçant de poursuivre les commerçants qui cherchent à commercialiser des produits à des prix élevés pendant la saison de jeûne. Et ce, afin d’éviter un scénario « Ramadan 2022 », qui a connu la plus forte hausse des prix de l’histoire de l’Algérie.
Le gouvernement a affirmé hier qu’il a commencé à évaluer le profil d’approvisionnement du marché local et à suivre le niveau des prix des articles de grande consommation. De même qu’il étudie les moyens d’améliorer la coordination entre les différents organismes chargés de la protection des consommateurs.
Selon une source gouvernementale, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné au gouvernement de tenir des réunions périodiques jusqu’à la fin du Ramadan; y compris les secteurs liés aux marchés et à leur approvisionnement. Et ce, afin d’élaborer un plan pour assurer la disponibilité des ressources nécessaires et des moyens pour freiner la spéculation.
A quelques semaines du mois de jeûne (22 mars prochain), le gouvernement s’emploie à rassurer les Algériens en fournissant les produits nécessaires, notamment des produits alimentaires.
De son côté, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafidh Hani, confirme que « des dispositions complètes ont été prises pour approvisionner le marché national en produits nécessaires. Tout en veillant à ce qu’ils soient fournis en quantités appropriées, à l’approche du mois sacré ».
En outre, le ministre algérien ajoute : « L’objectif est de plafonner les prix de la viande à 1 200 dinars (8,8 dollars), en ouvrant l’importation de viande rouge« .
Toutes les mesures seront prises pour fournir tous les produits de base
Pour sa part, le directeur de l’organisation et du développement de la production agricole au ministère de l’Agriculture, Abdelhakim Zarwat, confirme qu’en préparation du mois de Ramadan, « le gouvernement a pris toutes les mesures nécessaires pour fournir tous les produits de base. Et notamment agricoles et nutritionnels, comme les céréales, le lait, les légumes et les fruits, en plus de la viande blanche et rouge. »
Par ailleurs, le gouvernement cherche également à mobiliser les agriculteurs en prévision du mois sacré. Et ce, en les exhortant à vendre aux grossistes et détaillants en qui ils ont confiance, afin d’éviter la spéculation et freiner la hausse des prix. Lesquels ont connu une hausse importante ces derniers jours.
Quant au secrétaire général de la Fédération algérienne des paysans algériens, Abdellatif Delami, il affirme que « les matières agricoles largement consommées connaîtront abondance et stabilité des prix pendant le mois sacré du Ramadan; après les pluies que l’Algérie a récemment enregistrées ».
Dans une déclaration, M. Dailami indique également que « les négociants économiques et les producteurs ont finalement formé une cellule pour organiser les marchés commerciaux et ouvrir la voie aux agriculteurs productifs. Et ce, afin d’offrir leurs produits à des prix compétitifs ».
Un plan en trois étapes
Selon des informations obtenues par le média The New Arab, le ministère algérien du Commerce a élaboré un plan en trois étapes pour assurer la stabilité des prix pendant le mois de jeûne. Des marchés seront créés permettant la vente de produits alimentaires et agricoles de grande consommation directement aux consommateurs. Ce qui contribuera à baisser leurs prix.
Quant à la deuxième mesure que le ministère du Commerce entend mettre en œuvre pour lutter contre la spéculation et la manipulation des prix, elle est représentée par l’annonce des prix à l’entrée des marchés de gros des légumes, des fruits et de la viande. En effet, un tableau électronique permettra de freiner la cupidité des intermédiaires et des détaillants.
Enfin, concernant la troisième étape, elle se limite à mobiliser des milliers d’agents de surveillance (employés) pour suivre les différentes activités commerciales d’environ deux millions de commerçants pendant le mois de Ramadan. En partant des marchés de gros et de détail jusqu’aux magasins de vêtements. Et ce, afin de déterminer la qualité, les prix et le degré de respect de la loi dans les pratiques commerciales.
Dans ce contexte, le responsable de l’Association algérienne des commerçants et artisans, Hajj Taher Boulenwar, révèle que « tout indique que les prix n’augmenteront pas pendant le mois sacré. Et ce, compte tenu de l’abondance de la production qui sera observée pendant cette période, qui est considérée comme une saison pour assurer de nombreuses récoltes. »