« La subvention du gaz liquéfié, ou gaz domestique sera levée à l’horizon de 2026. Elle sera orientée vers les ayants droit, en accordant à chaque ménage une prime de 54 dinars par mois ». C’est ce qu’a indiqué le Directeur général des hydrocarbures au ministère de l’Industrie Rachid Ben Dali.
Les statistiques du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines montrent que chaque ménage concerné consomme près d’une bouteille et demie ou deux bouteilles de gaz destiné à la consommation domestique par mois.
M. Ben Dali intervenait lors d’un débat en ligne organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE). Il a indiqué que la régulation automatique des prix des hydrocarbures ne concerne pas la bouteille de gaz. Notons que le prix réel d’une bouteille sans subvention est de près de 35 dinars.
Pour rappel, « l’Etat prend charge 27 dinars sous forme de subvention pour que le citoyen puisse l’acheter à 8,800 dinars », a-t-il encore expliqué.
« La totalité de la subvention allouée par l’Etat pour les bouteilles de gaz domestique s’élève à 1,2 milliard de dinars. C’est une somme qui dépasse largement la subvention des carburants estimée à 900 MD en 2022 », selon le responsable.
Il a aussi fait observer que les bouteilles de gaz sont destinées, pour la plupart, à d’autres usages plutôt qu’à la consommation ménagère. Et d’ajouter que la nouvelle approche adoptée vise à mettre en place un système garantissant l’adhésion de la couche ciblée. Ce qui permettra à l’Etat d’économiser 270 MD supplémentaires.
L’énergie, une question de sûreté nationale
Rachid Ben Dali a souligné la nécessité d’hisser le dossier de l’énergie au rang de question de sûreté nationale. Et ce, compte tenu des défis actuels et de l’échec de l’administration au cours des dernières années.
En outre, M. Ben Dali a ajouté que « sans l’identification d’un programme pour le secteur, le développement de l’économie ou la réalisation de la croissance seront impossibles et les coûts seront exorbitants ».
Il a également appelé à la nécessité de consacrer une culture énergétique chez le citoyen. Le responsable a, dans ce contexte, souligné que la levée de la subvention poussera le consommateur à rationaliser sa consommation et à changer son comportement. Et ce, dans le sens de plus de maîtrise de sa consommation d’énergie.
Il a souligné que le développement de n’importe quel secteur ne peut être réalisé sans la sécurisation de l’énergie et la diversification de ses sources.
De plus, M. Ben Dali a indiqué que la consommation journalière d’hydrocarbures liquéfiés a atteint environ 85 mille barils, soit un taux d’importation qui dépasse les 50 %.
Le responsable a rappelé que la production en 2010 a dépassé les 80 mille barils. Notons que la dernière prospection de valeur est le puit Nawara (2005).
Pour M. Ben Dali, il n’existe actuellement aucun gisement qui puisse compenser la pénurie enregistrée; et ce, malgré les opérations de prospection.
Pour sa part, le représentant de la Chambre syndicale des sociétés de distribution d’hydrocarbures, Mohamed Bougriba, a affirmé que les défis auxquels fait face le secteur consistent dans le changement du cadre réglementaire qui date de plus de 30 ans. « Ce cadre doit répondre aux besoins du secteur et de la nouvelle conjoncture aux moyen et long termes », a-t-il encore souligné.
Et de préciser au final que le marché tunisien est le moins attractif par rapport aux autres marchés.
Avec TAP