Dans une démarche qui vient rééquilibrer le marché intérieur, le Maroc a décidé dernièrement d’interdire les exportations de certains types de légumes pour sécuriser les besoins du marché national. Et ce, compte tenu de la flambée des prix que connaissent la plupart des produits agricoles.
Selon une source gouvernementale informée, le Maroc a cessé d’exporter des légumes comme les pommes de terre, les oignons et les tomates par le passage de Guerguerat. A savoir, le plus grand point frontalier terrestre en termes d’activité commerciale vers l’Afrique de l’Ouest.
Cela vient, selon la source d’Hespress, renforcer le contrôle sur ces types de légumes, qui connaissent une vague de prix élevés et peuvent passer par des circuits non officiels. D’ailleurs, la même source indique que « les exportations vers les destinations européennes sont contrôlées par l’État avec les producteurs et les exportateurs de fruits et légumes; et ce, par le biais de processus d’octroi de licences ».
De même, Hespress explique que « l’Etat oblige aujourd’hui les exportateurs à privilégier le marché national. Une mesure qui permettrait de rétablir la stabilité des prix avant le mois de Ramadan ».
Les exportations vers l’Afrique concurrencent la demande locale
Cette mesure immédiate a été prise la semaine dernière. Et ce, dans le cadre des mesures gouvernementales qui concernent principalement la réduction de la vague de prix élevés des denrées alimentaires de base.
Le gouvernement avait également décidé plus tôt de cesser d’imposer des droits d’importation sur les bœufs pour inciter les importateurs à approvisionner le marché national en viande rouge. Objectif : faire face à la vague de hausses de prix qui dépassait 100 dirhams le kilogramme (environ 9 euros).
Commentant cette décision, l’analyste économique Mohamed Jedry souligne que « l’arrêt des exportations de fruits et légumes vers l’Afrique contribuerait à stabiliser leurs prix. Car les exportations vers l’Afrique concurrencent la demande locale ».
Et l’économiste souligne, dans une déclaration, que « seulement 18 % des légumes et fruits sont destinés à l’exportation. Tandis que 78 % sont destinés à la consommation intérieure et que 4 % concernent l’industrie alimentaire ».
L’Europe n’est pas concernée
Et le même porte-parole d’estimer, dans son communiqué, que « les exportations vers l’Europe ne nuisent, ni n’affectent le marché local. Car elles répondent à un certain nombre de critères. De même qu’elles contribuent à apporter des devises fortes au Royaume du Maroc. L’Europe ne pose aucun problème, car les exportations répondent aux critères requis. C’est-à-dire que tous les légumes et fruits ne sont pas exportés vers l’Europe. Alors que les exportations vers l’Afrique concurrencent le marché local. Et notamment en ce qui concerne les tomates, pommes de terre et autres légumes de base ».