Fathia Bouabid, membre de l’Ordre des ingénieurs, dresse un état des lieux de la situation des ingénieurs en Tunisie. Et ce, lors de son passage sur les ondes de Shems fm, ce vendredi 17 février 2023.
Fathia Bouabid fait le point sur la situation des ingénieurs qui se retrouvent entre l’enclume et le marteau. Elle précise à cet effet que leur situation s’est détériorée d’une année à l’autre. Ainsi, la cause principale revient à l’administration tunisienne, pour avoir exclu les ingénieurs de la fonction publique. Mais aussi pour les avoir marginalisés.
En outre, elle ajoute que la situation financière de l’ingénieur s’est dégradée. Aujourd’hui, dans certains cas, un ingénieur est rémunéré à 600 dinars/mois. Alors que dans des pays similaires à la Tunisie, il touche quatre fois le salaire tunisien. Ceci met en exergue l’absence de stratégie à maintenir et encourager les ingénieurs à rester en Tunisie.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, les ingénieurs ont tiré la sonnette d’alarme, en choisissant de s’expatrier aussi bien en Europe, qu’en Amérique du nord et dans les pays du Golfe. Vous savez que selon les dernières données, 6500 ingénieurs ont quitté la Tunisie annuellement entre 2015 et 2020. Nous vivons dans une situation sans précédent de cette fuite des cerveaux. Alors que l’Etat a investi dans la formation des ingénieurs; avec un budget qui atteindrait plus de 100 millions de dinars ».
Et pour finir, elle lance un appel au gouvernement à respecter ses engagements signés le 16 février 2021. Et ce, à travers l’application de la convention relative aux primes spécifiques accordées aux ingénieurs des entreprises et établissements publics dont les montants varient entre 450 et 750 dinars.