Les raffineries de pétrole en Afrique constituent une bouée de sauvetage pour les pays en développement, allégeant le fardeau des coûts d’importation et devenant la proie des fluctuations des prix. Le développement des capacités de traitement du pétrole brut est la solution la plus importante aux problèmes des marchés mondiaux des carburants.
Parmi les capacités de raffinage de tout le continent, un pays d’Afrique de l’Ouest, le Nigeria, se réjouit de devenir le plus grand centre africain de raffinage de pétrole brut d’ici deux ans. C’est ce qu’indique un rapport publié par l’agence de recherche en investissement « Howellty » et publié par la plateforme MajorWaves Energy.
Pour les pays qui importent plus de la moitié de leurs dérivés pétroliers pour répondre à la demande locale, profiter des énormes capacités de production et des installations de traitement est une solution magique. Selon ce qui a été surveillé par la plateforme spécialisée dans l’énergie.
Ainsi, ce rapport passe en revue les développements les plus marquants du secteur du raffinage en Afrique au cours de l’année en cours (2023). De même que la situation récente des raffineries en cours de réhabilitation dans plusieurs pays du continent.
Plans de raffinage africains pour 2023
Bien que la majorité des raffineries en Afrique soient actuellement en cours de rénovation et de réhabilitation – seulement 23 % d’entre elles fonctionnent – tous les regards sont tournés vers le Nigeria. Avec l’espoir qu’il sera le plus grand centre de traitement du continent, d’ici deux ans, notamment d’ici 2025.
Outre la reprise de l’exploitation d’un certain nombre de raffineries publiques, Abuja compte sur l’ouverture de la raffinerie « Dangote » – qui comprend une ligne de traitement d’une capacité de 650 000 barils par jour – au cours de l’année en cours (2023), selon le journal nigérian Punch.
Considérant que le Nigeria – le plus grand producteur de pétrole brut en Afrique – importe entièrement ses produits raffinés et fournit un soutien gouvernemental pour les prix de l’essence et du carburant, la « raffinerie de Dangote » est l’outil le plus important pour l’État pour atteindre l’autosuffisance et réduire les importations pour soutenir l’économie locale.
Par ailleurs, au Ghana, la raffinerie de Tema se prépare à fonctionner avec une capacité de traitement de 45 000 barils par jour. La production de la raffinerie de Tema couvrirait un tiers de la consommation mensuelle de diesel du pays. En plus de fournir tous les approvisionnements nécessaires en kérosène pour alimenter les turbines des avions et le mazout.
En Afrique du Sud, Astron Energy, l’un des principaux fournisseurs de carburant, cherche à exploiter l’une des raffineries africaines les plus importantes qui ont été fermées en juillet (2020) après avoir été soumises à une puissante explosion.
Aussi, en Angola, la performance des raffineries en Afrique semble plus optimiste avec des attentes de redémarrage de la raffinerie de Luanda en 2023. Après l’expansion de la capacité de la raffinerie et l’augmentation de sa capacité de traitement terminée l’année dernière (2022). En la faisant passer de 65 000 barils par jour à trois fois ce rythme.
L’Ouganda se prépare également à rejoindre la flotte de raffinage en Afrique attendue au cours de l’année en cours (2023). Et ce, en cherchant à prendre une décision finale d’investissement liée à la « raffinerie Albert Grabin »- d’une capacité de traitement de 60 mille barils par jour- en vue d’un début des travaux de raffinage d’ici 2025.
Les défis des raffineries de pétrole en Afrique
Cependant, les défis auxquels sont confrontés le développement des capacités de raffinage en Afrique en 2023 varient. Et ils peuvent entraver les plans du continent visant à réduire le taux d’importation de carburant.
Pour suivre le rythme des efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et de réduction des émissions, les raffineries africaines doivent donc adopter des technologies durables; et ce, afin de produire des carburants propres.
Pour y parvenir, les raffineries africaines doivent introduire des mises à niveau qui pourraient constituer un obstacle économique aux installations de traitement.
A cet égard, le rapport de l’agence « Howellty » pour la recherche en investissement a suggéré la possibilité de bénéficier de projets de systèmes d’énergie solaire et de développement de systèmes de traitement de l’eau. En soutenant l’empreinte environnementale des raffineries en Afrique et de leurs infrastructures. Ainsi qu’en les améliorant avec des mises à niveau qui leur permettent de produire un carburant plus propre.
Financer et attirer les investissements
Par ailleurs, les raffineries en Afrique ont besoin d’environ 16 milliards de dollars pour se développer (hydrotraitement du naphta, désulfuration de l’hydro diesel, extraction du benzène et unités de soufre et d’hydrogène).
Le rapport précise que la capacité des raffineries africaines à attirer de nouveaux investissements et à structurer leurs encours de dettes est un critère majeur pour assurer leur rôle dans la transition énergétique.
En outre, le rapport, qui a été examiné par la plateforme spécialisée dans l’énergie, prévoyait que d’anciens acteurs rejoindraient les plans de développement et de restructuration du secteur du raffinage sur le continent au cours de l’année en cours (2023). Et notamment la raffinerie « Sugara » au Gabon et celle de « Sonara » au Cameroun.
D’autres pays africains envisagent de développer plusieurs raffineries. Il s’agit notamment de la raffinerie « Sir » en Côte d’Ivoire, de la raffinerie « Sar » au Sénégal et de la raffinerie « Coraf » au Congo.
Enfin, le rapport est optimiste sur le fait que l’année en cours (2023) pourrait voir les producteurs reconsidérer les trajectoires et les flux de pétrole. Cela les incite à contribuer à l’expansion et à la modernisation des installations de traitement. Et ce, conformément à la vision du gouvernement d’arrêter les importations de dérivés du pétrole.