S’exprimant samedi lors du sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a renouvelé son soutien à une Afrique intégrée, prospère et pacifique.
António Guterres a salué les nombreuses initiatives de l’UA visant à concrétiser cette vision pour le continent, notamment l’Agenda 2063, le plan directeur pour une Afrique future, la Décennie des femmes dans la finance et l’économie et le sommet Focus sur la zone de libre-échange continentale africaine. Ces initiatives, a-t-il dit, représentent « une approche véritablement transformatrice pour créer des emplois et de nouvelles sources de prospérité pour les Africains, en particulier les jeunes ».
Pourtant, le Secrétaire général n’a pas sous-estimé le « test colossal » et la crise « plus grande que n’importe laquelle de nos vies » auxquelles l’Afrique est confrontée et a appelé à l’action.
Sur le front économique, António Guterres a appelé à davantage de soutien financier pour le continent. Il a déclaré que le continent était frappé par un système financier mondial dysfonctionnel et injuste. Mais aussi par une disponibilité inégale des ressources pour se remettre de la pandémie et une crise du coût de la vie exacerbée par les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine.
Cependant, le système financier refuse systématiquement d’alléger la dette des pays africains et facture des taux d’intérêt exorbitants. Ce qui les empêche d’investir dans des domaines vitaux tels que la santé, l’éducation et la protection sociale, note le Secrétaire général.
M. Guterres estime que la réponse réside dans un changement radical du système financier international, centré sur les besoins des pays en développement.
Assurer une transition juste vers une énergie propre
Se référant à la crise climatique, M. Guterres reconnait que la transition vers un avenir énergétique propre doit relever les défis de l’accès à l’énergie et du développement sur un continent riche en ressources et en combustibles fossiles. Alors que des millions de personnes sont sans électricité.
Afin de décarboner et de se développer, les pays africains ont besoin d’un accès plus large aux technologies impliquant des systèmes de stockage de batteries, des composants et des matières premières, déclarait-il encore.
Ainsi, il note que cela nécessiterait une « vague de soutien » des pays développés pour égaler le leadership dont font preuve plusieurs nations africaines sur le climat. À cette fin, il cite : la stratégie d’économie verte du Kenya; les efforts pour protéger les forêts tropicales du Congo; le partenariat énergétique de l’Afrique du Sud pour une transition juste; et l’ambitieux plan de relance verte de l’Union africaine.
En outre, António Guterres a déclaré qu’un tel soutien doit inclure le financement des pertes et des dommages causés par la crise climatique. De même que le doublement du financement de l’adaptation et la garantie que chaque pays dispose de systèmes d’alerte précoce pour prévenir les chocs climatiques extrêmes.
Le chef de l’ONU annonce un financement d’urgence de 250 millions de dollars
Après avoir pris la parole lors du sommet, M. Guterres annonçait, lors d’une conférence de presse, que les Nations Unies alloueraient 250 millions de dollars de son Fonds central d’intervention d’urgence pour lutter contre la famine et répondre aux urgences sous-financées.
Il s’agit de la plus importante allocation depuis la création du CERF. En effet, le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire a augmenté de 25 % pour atteindre environ 339 millions. Sur les 18 pays bénéficiaires, 12 se trouvent sur le continent africain.
Au final, ces ressources soutiendront certaines des personnes les plus vulnérables lors de certaines des crises les plus oubliées au monde.