La question de la régularité du séjour des ressortissants subsahariens ainsi que les sanctions contre leurs employeurs suscite diverses réactions.
D’ailleurs, les avis sont mitigés entre les partisans et les opposants. Mais la question principale reste de traiter le sujet en toute objectivité, loin des clichés et des stéréotypes.
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique fait le point sur la situation en général en déclarant via son post: « La régularité du séjour des ressortissants subsahariens et les sanctions tout à fait légitimes promises aux employeurs et propriétaires potentiels de logements loués en dehors des normes et procédures officielles, semblent malheureusement donner lieu à un courant d’opinion de plus en plus entaché de xénophobie. Et, qui restent fort heureusement marginaux et minoritaires; malgré des relents se rapprochant dangereusement du racisme. »
Il précise à cet effet : « Il faut se rappeler que la Tunisie est encore un pays émetteur de migration illégale et ne peut prétendre moralement à un traitement humain de ses émigrés en Europe et ailleurs que si, à son tour, elle accorde un traitement similaire aux étrangers sur son sol. D’autre part, au vu des malentendus et divergences de vues qui s’accumulent avec certains pays européens, arabes et américains, il serait judicieux de veiller à éviter toute pratique qui risquerait d’être mal prise par nos partenaires africains. »
Avant d’ajouter : « Il me vient à l’esprit la confidence qui m’a été faite, il y a quelques années, par un ancien haut responsable tunisien qui s’est vu dire par un homologue africain que sa fille a voulu interrompre ses études en Tunisie pour les poursuivre en France, en raison prétendument du racisme en Tunisie.
La défense des frontières, de l’ordre public et du marché du travail est tout à fait légitime et même un devoir national. Mais il faudra en même temps penser à accorder aux immigrés subsahariens un traitement et des droits similaires à ceux que nous voudrions que les autres pays accordent à nos émigrés. »
La Tunisie abolissait l’esclavage le 23 janvier 1846
Mais une chose est sûre, il faut retenir de l’Histoire que la Tunisie abolissait l’esclavage le 23 janvier 1846. Mais aussi que de nombreux pays africains savent que la Tunisie a donné son nom à l’Afrique.
« D’où le traitement que ses autorités et son peuple accorderont aux immigrés subsahariens pourrait déterminer leur vue de la Tunisie d’aujourd’hui. Ainsi que son degré d’appartenance morale et culturelle à l’Afrique », conclut-il.
Au delà de ce qui se passe, n’est-il pas temps de traiter le sujet sérieusement et de proposer des solutions comme la régularisation des papiers par exemple?