Le gouvernement de Pedro Sanchez s’attend à ce que le Maroc paie deux millions d’euros par an en échange de redevances pour le gaz qui a commencé à être pompé en juin de l’année dernière vers Rabat via le gazoduc du Maghreb. C’est ce que rapporte la réponse du gouvernement espagnol à une question parlementaire.
Selon l’estimation du pouvoir exécutif incluse dans une réponse à une question des parlementaires du Parti populaire, « Rabat a conclu un accord avec Madrid pour s’approvisionner en gaz d’un montant financier total de deux millions d’euros ».
Après la crise diplomatique entre l’Espagne et l’Algérie, cette dernière a coupé l’approvisionnement en gaz qu’elle pompait par le gazoduc du Maghreb. A savoir une installation qui part des champs de gaz naturel algérien à Hassi Rmel et traverse le Maroc jusqu’à Tarifa (Cadix en Espagne).
Rabat exploite le gazoduc maghrébin en sens inverse pour la première fois depuis 25 ans. Et ce, en raison de la fermeture par l’Algérie de la partie qui traverse son territoire et de l’arrêt de l’envoi de gaz depuis la région de Hassi.
Ainsi, le gaz que le Maroc achète sur les marchés internationaux produira de l’électricité dans les deux seules centrales à cycle combiné du pays : Ain Beni Mathar, près de la frontière algérienne, et Tahadrat, près de Tanger, dans lesquelles Endesa détient une participation.
Les deux centrales produisent 10 % de l’électricité du pays et sont restées inactives jusqu’à cet été, après la fermeture du gazoduc par l’Algérie.
Et en juin de l’année dernière, l’Espagne a commencé avec 60 giga wattheures, une quantité qui a augmenté progressivement au fil des mois. En novembre, elle atteignait 553 GWh. Cette exportation sans précédent de gaz naturel de l’Espagne vers le Maroc a augmenté les ventes d’hydrocarbures vers le pays de 821 % de juin à novembre.
Dans sa réponse aux députés, l’exécutif estime que si le niveau actuel des exportations est maintenu, les factures annuelles des redevances d’accès aux réseaux de transport, aux réseaux locaux et à la regazéification gaz-liquides s’élèveront à deux millions d’euros.