En janvier, le taux d’inflation au Maroc a bondi à 8,9 %, tiré par les prix des denrées alimentaires, notamment des légumes , qui ont atteint des niveaux records 30 jours avant l’avènement du mois de Ramadan , qui connaît une forte hausse de la demande.
Selon le Haut-commissariat au plan, dans une note sur l’indice des prix et de la consommation, le taux d’inflation au Maroc, entre janvier de l’année dernière et janvier dernier, a été affecté par une forte hausse des prix des matières premières alimentaires.
Ces matières premières ont augmenté de 16,8% en janvier dernier, contre une hausse de 3,9% pour les matières premières non alimentaires qui ont connu une forte hausse des services de transport de 9,6%.
Le niveau de l’inflation au Maroc est inquiétant après une hausse l’an dernier de 6,6%, qui a poussé les pouvoirs publics à intervenir pour freiner la récente hausse des prix, sachant que la Banque mondiale anticipe une inflation de l’ordre de 4,4 % durant l’année en cours.
Dans le contexte de prix élevés des denrées alimentaires, notamment des légumes et de la viande, les pouvoirs publics ont tenu des réunions avec les producteurs afin d’assurer un approvisionnement en légumes et de réduire les exportations, tout en autorisant l’importation de vaches et de moutons dans la période à venir, en suspendre la perception des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée.
Les autorités, en revanche, ont pointé du doigt les courtiers et les spéculateurs qui interviennent sur le marché pour augmenter les prix des matières premières dans le but d’élargir leurs marges bénéficiaires. Elle ont indiqué que des comités de surveillance surveillent de nombreux marchés pour déterminer dans quelle mesure la loi sur la liberté des prix et de la concurrence est respectée.
Le Haut-commissariat au plan estime que l’inflation enregistrée l’année écoulée est régie par la structure des coûts de production liée à la hausse successive des prix du pétrole et des biens importés, soulignant que ce phénomène s’est répercuté sur la plupart des services et des biens.
Le gouverneur de la Banque centrale du Maroc, Abdellatif Jouahri, avait révélé, à l’occasion du relèvement du principal taux d’intérêt, à partir de septembre dernier, que l’inflation « est devenue un phénomène marocain qui concerne les biens fabriqués localement qui ne sont pas directement liés aux intrants ou chaînes d’approvisionnement externes.
Commentant le rapport du fonds de la Banque sur l’économie marocaine, Jesco Henschel, directeur régional du département Maghreb et Malte à la Banque mondiale, estime que « les mesures prises récemment pour faire face aux chocs d’offre et préserver le pouvoir d’achat des ménages marocains ont conduit à une atténuation significative de cet impact et à empêcher que davantage de citoyens ne tombent dans la pauvreté.
Le rapport de la Banque mondiale, lorsqu’il parle de la prochaine étape, après que la banque centrale a relevé le principal taux d’intérêt à deux reprises l’année dernière, indique que la réponse optimale à la politique monétaire au Maroc dépendra de la poursuite des pressions sur les prix et du développement de l’inflation. Il estime que « les autorités peuvent envisager de compléter les mesures qui contribuent à freiner l’inflation en appliquant des politiques structurelles pour assouplir les restrictions sur les chaînes d’approvisionnement et l’offre de biens ». Enfin, il est considéré que ces mesures peuvent inclure des mesures ou des procédures pour remédier aux goulots d’étranglement sur les marchés alimentaires, car il existe un écart important entre les prix des produits agricoles dans les exploitations et chez les détaillants.
KG avec agences