Le tremblement de terre qui a frappé la Turquie ce mois-ci a causé 34 milliards de dollars de dommages, selon une évaluation de la Banque mondiale, soulignant l’étendue des dommages physiques causés par la catastrophe naturelle. La banque estime dans son rapport que la reconstruction pourrait coûter 68 milliards de dollars.
La reconstruction dans 11 provinces touchées par le tremblement de terre du 6 février en Turquie et ses répliques pourrait coûter jusqu’à 68 milliards de dollars, a indiqué la Banque mondiale lundi. Et ce, avec des bâtiments résidentiels, des écoles, des hôpitaux et des infrastructures publiques à réparer. En effet, plus de 105 000 bâtiments ont été gravement endommagés ou se sont effondrés, ajoute la Banque mondiale.
Humberto Lopez, directeur pays de la Banque mondiale pour la Turquie, a déclaré : « Cette catastrophe nous rappelle que la Turquie présente un risque sismique élevé. Elle doit renforcer la résilience des infrastructures publiques et privées. »
Le rapport de la Banque mondiale, l’une des études les plus détaillées à ce jour sur l’impact du tremblement de terre en Turquie, souligne l’ampleur des efforts de dévastation et de reconstruction. Environ 50 000 personnes ont été tuées en Turquie et en Syrie. Et ce, lors du pire séisme qui ait frappé la Turquie en près d’un siècle. Tandis que la Banque mondiale estime que plus de 1,25 million de personnes sont désormais sans abri.
Ainsi, le tremblement de terre est devenu un problème politique majeur en Turquie. Le gouvernement d’Erdogan faisant face à de vives critiques pour sa réponse initiale à la catastrophe. Ainsi que pour son programme d’amnistie de 2018 pour les constructions illégales.
Pendant ce temps, les médias turcs alliés au gouvernement ont fustigé les dirigeants des municipalités de l’opposition, les accusant de ne pas avoir pris les mesures adéquates pour protéger les bâtiments dans les zones connues pour être sujettes aux tremblements de terre.
La gravité des dégâts a été attribuée à la magnitude inhabituelle du tremblement de terre, à la profondeur de l’épicentre et au « probable non-respect » des règles turques de construction et d’entretien des bâtiments, a indiqué la Banque mondiale.
Le coût global pourrait être plus élevé
En dollars, les propriétés résidentielles ont le plus souffert, à 18 milliards de dollars. Tandis que les bâtiments non résidentiels et les infrastructures ont subi des pertes de 9,7 milliards de dollars et 6,4 milliards de dollars, respectivement. Selon des estimations provisoires, au moins 15 hôpitaux ont subi des dommages partiels ou graves, a indiqué la Banque mondiale. Près de 190 bâtiments historiques ont subi des dommages graves ou modérés nécessitant des réparations générales et spécialisées.
Dans l’ensemble, les pertes équivalent à environ 4 % de la production économique de la Turquie en 2021. Mais la Banque mondiale prévoit que le coût global pourrait être plus élevé si des facteurs secondaires tels que des coûts de matériaux et de main-d’œuvre plus élevés sont pris en compte.
La province de Hatay, dans le sud de la Turquie, a été particulièrement touchée. Les bâtiments résidentiels de la région ont perdu près de 42 % de leur valeur globale. Le soi-disant « taux de dommages » des bâtiments non résidentiels est de 40 % et les infrastructures de 34 %, selon la Banque mondiale.
Par ailleurs, Erdogan s’est engagé à reconstruire la vaste zone touchée par le séisme d’ici un an. Mais les experts en reconstruction affirment que le processus pourrait prendre plus de temps. Les responsables doivent d’abord comprendre combien de bâtiments doivent être démolis. Et ce, avant d’élaborer un plan de reconstruction complet et de faire appel à la main-d’œuvre et à l’équipement nécessaires. Ce qui, selon certains ingénieurs et responsables locaux, coûtera 100 milliards de dollars.
K.G avec Agences