8h30 du matin, des syndicalistes commençaient à affluer place Mohamed Ali. Une forte présence policière mais aucune tension dans l’air. Il était clair que, aussi bien du côté de la centrale syndicale que du ministère de l’Intérieur, le mot d’ordre a été donné pour la retenue.
Aux alentours de 10h00, l’ambiance commence à chauffer. En attendant le discours du secrétaire général, les syndicalistes ouvrent le bal avec plusieurs slogans. Le message est clair : « L’Ugtt est et restera un rempart contre toutes les dérives ». Une phrase qu’on entendra à maintes reprises ensuite lors du discours de Noureddine Taboubi, le S.G. de l’Ugtt.
Taboubi, lors de ce discours, voulait répondre aux « messages codés », comme il les appelle. « L’UGTT ne se laissera pas faire. On résistera dans la paix contrairement à ce qu’on dit. L’arme de l’UGTT, c’est l’argument », dit-il à la foule, estimée selon les syndicalistes à quelques milliers.
10h15, les manifestants, devancés par le secrétaire général et ses adjoints, commencent à s’avancer vers l’avenue Habib-Bourguiba, ensuite l’avenue de Paris, la rue Mokhtar-Attia avant de se rassembler devant le siège du gouvernorat de Tunis.
Tout au long du parcours, les mêmes slogans hostiles au Président de la République, au gouvernement et à « l’Etat policier ». On pouvait voir des personnalités politiques, et de la société civile. A l’image du président de la Ligue des droits de l’Homme, Bassem Trifi, qui nous confie ses inquiétudes: «La situation des droits de l’Homme devient alarmante », nous dit-il, et d’ajouter: « Nous n’avons d’autre choix aujourd’hui que de résister. Ça passe ou ça casse ».
11h30, la foule commence à se disperser. Aucun incident n’est à déplorer. Le mot d’ordre a été respecté. Le message de l’Ugtt est passé. A bon entendeur…