Trop peu ou trop tard, les mesures annoncées par la présidence de la République au profit des Subsahariens dans la soirée du dimanche 5 mars 2023? Depuis plus d’une semaine, les Subsahariens résidents en Tunisie, que ce soit en situation régulière ou irrégulière, ont quelques inquiétudes sur le degré de violences de certains Tunisiens, même si cela reste des cas isolés. Aujourd’hui, on se demande si de telles mesures mettront un terme aux préoccupations de la communauté subsaharienne en Tunisie. Et pour faire le point sur la situation en général, nous avons contacté Anis Jaziri, président du TABC, qui nous donne son point de vue.
Il précise à cet effet : “Je pense qu’il s’agit d’un bon début pour commencer. D’ailleurs, on s’attendait à de telles mesures, en tant que TABC, suite à la vague d’images ternies qui ne correspondent pas réellement à celle de la Tunisie. Et pour être plus concis, je dirais que le communiqué d’hier de la présidence de la République est un bon début qu’il va falloir consolider.”
Le président du TABC estime que l’importance des mesures va permettre de redorer le blason de la Tunisie. Mais aussi d’en finir avec cette image raciste fasciste. Alors que la Tunisie s’est toujours montrée, depuis des siècles, une terre d’accueil et tolérante.
Et de poursuivre : “Ces mesures aideront la régularisation de ceux qui sont dans une situation régulière. Ce qui veut dire que des milliers d’étudiants ayant une carte de séjour expirée pourront obtenir une prolongation du délai de six mois. Plus encore, un autre élément est important. A savoir l’exonération des frais de pénalités aussi bien pour ceux qui se trouvent dans une situation irrégulière que régulière. Car il faut savoir que dans beaucoup de cas, plusieurs personnes ne peuvent pas rentrer chez elles; et ce, en raison de la difficulté de payer la pénalité”.
Il est à noter que d’après M. Jaziri, les frais de pénalités varient entre 20 et 30 dinars par semaine. Ceci veut dire que certains étudiants ayant la carte de séjour expirée, se retrouvent à devoir payer neuf mois de frais de pénalités. Idem pour quelqu’un en situation irrégulière depuis plus deux ans. Il suffit d’imaginer les frais qu’il devra payer…
Il ajoute : “Ce genre de décisions permet d’alléger la situation et met un terme à la vague de rapatriement. A mon avis, il s’agit d’un bon début. Cela dit, nous espérons une meilleure communication des autorités, car il faut rappeler qu’il y a une machine infernale sur l’Afrique pour ternir l’image de la Tunisie.”
En somme, il conclut “la nécessité d’accentuer les actions pour revenir à la sérénité et donner un message d’espoir, de fraternité vis-à-vis de nos frères africains. Car avant tout chose, nous sommes des Africains. Et en tant que TABC, société civile et autorités, chacun de nous œuvre à un travail commun pour remédier à cette crise majeure.”