Chaudron en ébullition en France avec les manifestations contre la réforme des retraites qui se poursuivent à partir de demain. Mardi, le pays devrait être à nouveau paralysé.
Bien que le « demi-cercle » du Sénat est resté « actif » dimanche, les sénateurs sont sous pression pour poursuivre l’examen de la réforme des retraites arrivée la semaine dernière du Parlement. En attendant, le temps presse, la société est en ébullition. Ainsi, plus de 60 % des citoyens rejettent la réforme, selon les derniers sondages. Tandis que les syndicats unis préparent fébrilement la grande grève générale de demain, mardi 7 mars.
« Semaine des passions » pour le gouvernement, puisque dans certains secteurs les grèves ont déjà commencé comme un avertissement. En effet, depuis vendredi après-midi dernier, les ouvriers de l’électricité et du gaz naturel ont commencé par des réductions de production. Alors que dimanche, les ouvriers ont entamé leur grève des camionneurs.
Par ailleurs, « Stop France » est l’un des slogans des organisateurs des manifestations de mardi. Ils visent à paralyser le pays pour que le gouvernement et le président Macron soient contraints de reculer. Et pour y parvenir, ils précisent qu’ils continueront au moins mercredi et jeudi.
Pourtant, le gouvernement a jusqu’à présent refusé de revenir sur son projet. Et ce, malgré cinq jours de manifestations organisées jusqu’ici. Tandis que les huit principaux syndicats français et cinq organisations de jeunesse se sont engagés à tout mettre en œuvre pour paralyser le pays, mardi, afin de forcer le gouvernement à abandonner son plan.
La mobilisation passe à un niveau supérieur
Les syndicats cherchent à mobiliser un nombre de manifestants qui dépasse les manifestations du 31 janvier. Et ce, lorsque la police comptait 1,27 million de participants; contre plus de 2,5 millions selon les syndicats.
Philippe Martinez, président de la Confédération générale du travail (CGT), l’un des principaux syndicats français, a confirmé que la mobilisation « passe à un niveau supérieur », dans des déclarations hier au Journal du Dimanche.
Les transports urbains et les trains devraient être en grande ébullition. Et ce, après que tous les syndicats ont appelé à une grève prolongée à la SNCF et à la Régie autonome des transports de Paris. Laquelle supervise les métros de la capitale.
Et le ministre plénipotentiaire aux Transports, Clément Bonn, a prévenu, vendredi, que « le sept du mois sera très difficile ». Tout en appelant au travail à distance pour ceux qui le peuvent.
Quant au trafic aérien, la Direction générale de l’aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d’annuler entre 20 et 30 % de leurs vols mardi et mercredi, en prévision de la grève des contrôleurs aériens.
Retirer la loi de réforme
La Confédération générale du travail a appelé d’autres groupes professionnels à la grève, qui peut être prolongée « jusqu’au retrait de la réforme ». Elle adresse son appel aux travailleurs du raffinage, aux techniciens en électricité et gaz, aux éboueurs, aux travailleurs portuaires, aux travailleurs du verre et de la céramique, etc.
Le secrétaire général du syndicat CGT de la chimie, Emmanuel Leibniz, s’est dit prêt à « mettre l’économie française à genoux », pour obtenir sa revendication.
Les syndicats anticipent également des mouvements inhabituels, tels que l’arrêt d’ateliers, la fermeture de vitrines, l’ouverture de points de péage routier, le blocage de routes, etc.
En outre, la semaine verra d’autres mouvements en parallèle des débats au Sénat, censés s’achever vendredi.
Enfin, les mouvements étudiants ont également annoncé une journée de mobilisation le 9 du mois. Et le chef du parti La France insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon, a encouragé les jeunes vendredi en déclarant : « Bloquez tout ce que vous pouvez ».