Le Maroc a demandé officiellement au Fonds monétaire international de lui accorder une marge de crédit flexible de 5 milliards de dollars sur deux ans. Le mouvement du Royaume vers les marchés mondiaux de la dette intervient après sa sortie de la liste grise du Groupe d’action financière.
Le fonds a annoncé lundi dans un communiqué que son conseil d’administration avait tenu une session informelle pour discuter de la demande du Maroc. A condition qu’il tienne une autre réunion formelle dans quelques semaines; et ce, pour approuver un accord à cet égard.
Le Maroc avait obtenu une ligne « prévention et liquidité » du fonds en 2012, d’une valeur de 3 milliards de dollars, qu’il a utilisée en 2020 pour faire face aux répercussions de la pandémie de Covid-19. Et la semaine dernière, il a levé 2,5 milliards de dollars en obligations internationales.
L’évolution du Maroc vers l’emprunt extérieur intervient après sa sortie de l’ardoise grise du Groupe d’action financière (GAFI), suite à son engagement envers les normes anti-blanchiment.
Procédure de précaution
Le FMI a déclaré que les autorités marocaines ont l’intention de traiter la ligne de crédit flexible (LCF) comme une mesure de précaution, qui aide à se protéger contre les chocs externes. La Société internationale de crédit a affirmé qu’elle est « prête à continuer d’accompagner le Maroc face aux risques de l’environnement économique mondial caractérisé par l’incertitude ».
Selon le communiqué, Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, a l’intention de recommander l’approbation de l’accord de ligne de crédit flexible avec le Maroc lorsque le conseil d’administration du Fonds se réunira à nouveau dans les semaines à venir.
Le budget 2023 du Maroc permet au gouvernement de recourir à des emprunts internes de 69 milliards de dirhams, soit une augmentation de 5,6 % par rapport aux chiffres de 2022. Tandis que le plafond des emprunts extérieurs a bondi de plus de 50 % à 60 milliards de dirhams (5,7 milliards de dollars).
Le déficit budgétaire du Maroc a diminué à la fin de l’année dernière pour atteindre 5,1 % du PIB, contre 5,5 % en 2021. C’est ce qui ressort des données du ministère de l’Economie et des Finances. Quant au déficit, il s’élève à 69,5 milliards de dirhams (6,8 milliards de dollars), en baisse de 1,1 % par rapport à l’année précédente.