Le monde de l’innovation n’est pas spécifique à l’homme. Il est aussi réservé aux femmes. En effet, les femmes s’affirment et s’imposent au fil des ans. D’ailleurs, le monde digital évolue à si grande vitesse qu’on ne se pose même plus la question de genre…
L’Union européenne en Tunisie et ses États membres célèbrent la Journée Internationale des Droits des Femmes. A cette occasion, ils ont organisé une rencontre-débat « Femmes innovantes à l’ère du digital » à la Cité des Sciences de Tunis.
En marge de ce débat, Marcus Cornaro, ambassadeur de l’UE en Tunisie a souligné, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com : « En cette journée, on peut dire qu’il y a eu des avancées à l’échelle internationale; mais l’échelle tunisienne fait encore défaut. Je pense qu’il y a encore des efforts à faire. Ainsi, en tant que structure européenne, nous soutenons l’entrepreneuriat féminin. D’ailleurs, nous lançons un programme numérique cette année pour aider à la mise en place de la digitalisation dans tout le territoire tunisien. Il en va de même du soutient que nous accordons à l’accès des femmes à l’espace numérique pour réduire ce clivage. Et personnellement, je trouve que les talents numériques sont bel et bien présents, qu’ils soient homme ou femme. »
Il ajoute que ce programme numérique s’élève à 23 millions d’euros qui sera mis en place à partir de la fin de cette année pour une durée de deux à trois ans.
Son message aux femmes tunisiennes, est le suivant : « Mabrouk aux femmes tunisiennes qui sont résilientes malgré les difficultés. J’ajouterai qu’on peut encore rêver des journées internationales comme celle-ci pour mettre l’accent sur des actions concrètes pour réduire le gap du genre, que ce soit en Tunisie ou en Europe. C’est une lutte qui s’étend à l’échelle mondiale et loin d’être gagnée. »
8 Mars: essayer d’aller de l’avant
Entre temps, les choses changent, c’est ce qu’a soulevé Anna Block Mazoyer, Ambassadrice de Suède en Tunisie. Elle nous raconte son expérience personnelle pour devenir une diplomate, “Quand j’étais jeune, je voulais devenir une diplomate. On m’a répondu qu’il n’y avait pas des femmes acceptées dans les affaires étrangères dans les années 80 (1982). Et quelques années après avoir poursuivi des études de droit, j’ai vu que le ministère des Affaires étrangères en Suède avait mis des annonces où il cherchait des femmes et des hommes comme diplomate, j’ai présenté ma candidature et je suis là. Tout ceci pour dire que les choses évoluent dans le bon sens. Quand on voit aujourd’hui que nous avons atteint une égalité 50-50 dans plusieurs sections des affaires étrangères. C’est possible de changer. Il fut un temps où les pères ne faisaient pas la cuisine ou la vaisselle. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il faut juste essayer d’aller de l’avant.
Son message aux femmes tunisiennes est donc : « Vous avez la matière grise, mais ce qui manque ce sont des réformes pour que l’économie marche mieux. Et un mot pour les Tunisiens, vous avez de la chance parce que vous avez des Tunisiennes à vos côtés c’est grâce aux Tunisiennes que tout marche bien. Ce pays a toutes les possibilités de réussite mais ce qui lui manque ce sont des réformes économiques et legislatives pour mieux avancer. »
Aujourd’hui, il ne suffit plus de parler d’engagement, mais d’agir.C’est ce qu’ont soulevé les huit femmes panélistes présentes via leur témoignage qui se sont illustrées dans les domaines de la recherche scientifique et de l’innovation.
D’ailleurs chacune a parlé de ses expériences de réussite. Puis d’autres ont rappelé les acquis du leader Habib Bourguiba ayant contribué beaucoup à ce que la femme tunisienne rayonne aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. L’une d’entre elles, Selma Bessalah, docteur en science biologie, souligne l’importance de la digitalisation dans son domaine. Cela lui a permis d’élargir son réseau… Et avec la persévérance, la doctorante Salma Bessalah a remporté le 5ème prix de la 4ème édition de l’incubateur francophone africain 2021.
De ce fait, chacune d’elles confirme l’importance de soutenir le leadership des femmes. Et ce, dans de multiples secteurs de développement afin de paver le chemin pour une économie plus numérique, circulaire et inclusive.
Autre Success story, Khaoula Ben Ahmed, gère la startup GEWINNER. Elle est également actionnaire et gérante. Après une licence en génie biomédical, un mastère de recherche en Biophysique, radio-physique et imagerie médicale à l’Institut supérieur des technologies médicales de Tunis. Elle est maintenant entrepreneure.
Sa startup s’intitule MOOVOBRAIN a un impact social pour que les personnes à mobilité réduite puissent devenir autonomes grâce à un système de pilotage d’une chaise roulante électrique par la pensé ou par la voix destiné aux personnes à mobilité réduite et plus spécifiquement aux personnes qui ne peuvent pas utiliser leurs membres supérieurs. Car devenir entrepreneur c’est aussi réfléchir pour le bien commun et de l’humanité.
En somme, les femmes tunisiennes apportent beaucoup dans les domaines des STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). Cela n’empêche qu’elles sont sous-représentées dans le monde professionnel et celui de l’entrepreneuriat. Autrement dit, beaucoup reste à faire…