La Norvège a rendu à la Tunisie 30 pièces de monnaie archéologiques datant de l’époque carthaginoise.
La restitution de ces pièces de monnaie a eu lieu, ce mercredi 08 mars 2023, au cours d’une cérémonie officielle organisée au siège du ministère des Affaires culturelles, à la Kasbah. C’est ce qu’annonce un communiqué du ministère, publié en début de soirée.
Le ministère, qui ne donne pas de précisions sur la nature des pièces de monnaie restituées, indique que cette opération s’inscrit dans le cadre d’une convention de partenariat entre l’Institut national du patrimoine (INP) et le Musée d’histoire culturelle faisant partie de l’Université d’Oslo.
Le texte de la convention a été signé par les représentants des deux pays, Youssef Lachkam, directeur général par intérim de l’INP et Hakon Ronald, chercheur à l’Université et au Musée d’histoire d’Oslo.
Préserver le patrimoine national
A cette occasion, la ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi, a salué les efforts communs des deux pays pour la restitution de ces pièces et dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, selon le texte du communiqué.
Elle a fait savoir que cette opération a été effectuée à la demande des autorités tunisiennes et en application des conventions internationales. Et notamment la convention de l’Unesco pour l’année 1970. Elle a aussi rappelé le caractère juridique contraignant de cette convention interdisant l’importation, l’exportation et le transfert illicites des biens culturels dans tous les Etats parties.
La ministre a souligné que l’Etat tunisien et les institutions en charge du patrimoine sont très soucieux de préserver le patrimoine national et veillent à sa sauvegarde. Les autorités tunisiennes luttent contre le trafic illicite des biens culturels, en assurant en permanence le suivi du patrimoine archéologiques se trouvant sur le territoire national et à l’étranger, a-t-elle indiqué.
Pour sa part, le représentant du gouvernement norvégien a affirmé l’entière disposition de son pays à appuyer les efforts communs de lutte contre le phénomène de trafic des biens culturels. Il a évoqué la haute importance du patrimoine culturel témoin de l’identité et de l’appartenance culturelle des Etats et des peuples dans leur diversité.
Le chercheur norvégien s’est montré très enthousiaste au sujet de la consolidation du partenariat entre son pays et la Tunisie dans divers domaines de la recherche scientifique en matière de patrimoine.
Adoptée le 14 novembre 1970, la convention de l’Unesco s’inscrit pleinement dans les objectifs de développement durable définis par l’Agenda 2030 des Nations Unies.
La coopération internationale entre les Etats parties, est l’une des lignes directrices de la convention qui donne « un rôle central à la prévention, essentielle à la lutte contre le trafic illicite des biens culturels ».
L’organisation onusienne insiste sur « le retour et la restitution des biens culturels. Les prérogatives centrales de la convention ne constituent pas seulement un devoir de mémoire; mais elles sont fondamentales à la sauvegarde et à la construction de l’identité des peuples et à l’édification des sociétés pacifiques et justes où l’esprit de solidarité sera renforcé. ».
Un réseau mondial
Pour rappel, le trafic des objets du patrimoine est un réseau mondial qui a longtemps touché le patrimoine national de plusieurs pays.
En Tunisie, ce phénomène a connu une grande ampleur après la révolution de 2011 et la chute du régime de Ben Ali. L’entourage familial du président déchu en était parmi les grands bénéficiaires, à travers la possession illégale d’objets de valeur, du patrimoine national historique et archéologique.
Des pièces importantes du patrimoine national demeurent introuvables ou exposées dans des grands musées dans d’autres pays. Les institutions officielles se trouvent parfois impuissantes devant ce phénomène.
Selon la réglementation nationale en vigueur, il est permis la possession d’objets du patrimoine à condition d’en faire la déclaration auprès des institutions nationales concernées, notamment les objets acquis dans le cadre d’un héritage familial.
Cependant, la loi tunisienne n’autorise pas les personnes bénéficiaires à les vendre ni à les offrir à une partie tierce. En cas de contravention à ce principe, l’objet en question sera saisi par l’Etat qui en sera le seul propriétaire.
Les structures relevant du ministère des Affaires culturelles et les unités sécuritaires œuvrent à la préservation du patrimoine national. La police et la Douane contribuent largement dans l’arrestation des trafiquants et des dénicheurs des trésors archéologiques.
Avec TAP