Le juge d’instruction près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis, au nom du juge d’instruction numéro 8, un mandat de dépôt à l’encontre de l’ancien procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis, Béchir Akremi, dans le cadre de la plainte déposée à son encontre par le Parti unifié des patriotes démocrates « Watad » a fait savoir, Hammadi Zaâfrani, membre du comité de défense de Akremi.
Il en va de même d’un autre un mandat de dépôt contre le dirigeant au mouvement Ennahdha, Habib Ellouze, a-t-on appris du membre du comité de défense, Me Mokhtar Jemaï.
De son côté, Hammadi Zaâfrani, membre du comité de défense de Akremi a souligné que le mandat de dépôt a été émis alors que l’accusé n’a toujours pas été interrogé. « Le juge d’instruction a reconnu avoir été témoin de faits relatifs à une autre affaire pesant sur Béchir Akremi », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, l’avocat a fait noter « qu’il s’agit d’une infraction punissable par la loi, commise par le juge d’instruction ayant émis le mandat de dépôt ».
Dans une déclaration publiée vendredi, le collectif de défense de Béchir Akremi a rappelé que son garde à vue prend fin ce vendredi après une prolongation de deux jours, décidée par le juge d’instruction par intérim près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme le 8 mars courant.
Le collectif a précisé que la présidence de la cour d’appel de Tunis a approuvé jeudi le recours en récusation formulé par le juge remplaçant, la récusation étant établie sur fond du témoignage de ce dernier contre Akremi auprès de l’inspection du ministère de la Justice.
Rappelons que Bechir Akremi a été arrêté dimanche 12 février 2023 suite à une plainte déposée par deux agents de sécurité en lien avec l’attaque terroriste contre le musée du Bardo (mars 2015). Ces derniers affirment avoir été menacés par téléphone par Akremi.
Par ailleurs, le juge d’instruction près le pôle judiciaire antiterroriste a émis, vendredi, un mandat de dépôt contre le dirigeant au mouvement Ennahdha, Habib Ellouze, a-t-on appris du membre du comité de défense, Me Mokhtar Jemaï.
Ainsi l’avocat a affirmé que le délai légal de la garde à vue de son client arrive à terme aujourd’hui, et que le juge d’instruction à l’encontre duquel il a invoqué un motif de récusation devant concourir à son dessaisissement de l’affaire a néanmoins émis un mandat de dépôt visant Habib Ellouze (70 ans).
« Nous estimons que cette mesure est nulle et non avenue », a affirmé l’avocat, soulignant que le comité de défense attend encore la désignation d’un autre juge d’instruction pour statuer à nouveau sur le dossier.
Me Jemaï a ajouté que le comité de défense était contraint de quitter l’audience d’instruction avec son client au pôle judiciaire de lutte antiterroriste en raison de la violation manifeste des procédures en vigueur régissant de pareils cas de figure.
Se refusant à tout commentaire sur les griefs avancés contre son client, l’avocat Jemaï a en contrepartie tenu à préciser que les accusations portées contre Ellouze sont jusqu’à présent « peu claires » et que son client est poursuivi et cité en justice sur la base de la loi de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent.
Le 2 mars courant, Habib Ellouze a été arrêté par une unité de la police judiciaire d’el Gorjani sur ordre du parquet.
Ellouze est aussi impliqué dans autre affaire dite d’« envoi des jeunes tunisiens vers les foyers de tension ». Une affaire dans laquelle il fait encore objet de poursuites judiciaires tout en étant maintenu en liberté en novembre dernier.
Avec TAP