La Libye se prépare à lancer un nouveau cycle de licences pour le pétrole et le gaz en 2024, après une interruption de plus de 16 ans en raison des troubles politiques et sécuritaires que le pays a subis.
Le chef de la National Oil Corporation, la compagnie pétrolière nationale de la Libye – NOC, Farhat Ben Guedara, a révélé hier, lors de sa participation cette semaine à la « Sira Week », les projets de son pays de revenir à l’offre de blocs pour l’exploration du pétrole et du gaz. Et ce, afin de profiter de toutes ses ressources en hydrocarbures, qui sont la principale source de revenus.
L’appel d’offres, s’il avait lieu, serait le premier depuis 2007. Il marque le retour de la Libye aux affaires après plus d’une décennie d’instabilité politique qui a anéanti la bouée de sauvetage en dehors du secteur de l’exploration et de la production du pays.
La Libye possède les plus grandes réserves de gaz et de pétrole d’Afrique, en plus de sa proximité avec l’Europe, ce qui pourrait en faire l’un des plus grands fournisseurs d’énergie du continent.
Retour des investissements dans le secteur pétrolier
La Libye a déjà signé cette année un accord de projet gazier offshore de 8 milliards de dollars avec l’italien Eni, qui devrait produire environ 760 millions de pieds cubes de gaz par jour, ce qui stimule la production nationale et les exportations.
L’accord sur le secteur pétrolier libyen avec Eni est confronté à plusieurs défis, de nombreuses factions politiques le rejetant.
Farhat Ben Guedara a déclaré que la NOC travaillait avec Eni pour réduire le torchage du gaz dans les installations de production offshore dans le cadre d’un projet de 1,2 milliard de dollars.
Le chef de la National Oil Corporation a déclaré : « Nous venons pour un grand potentiel. Nous sollicitons davantage d’investissements en Libye, et l’accord avec Eni n’est qu’un premier pas sur une longue route vers davantage d’investissements ».
Pour rappel, au cours des 12 dernières années, la Libye a été confrontée à la réticence et au retrait des principales sociétés énergétiques internationales, compte tenu de l’instabilité sécuritaire. Cela a provoqué l’effondrement de la production pétrolière du pays. Les projets prévus sont toujours en attente.
La National Oil Corporation prévoit de porter sa production à 2 millions de barils par jour d’ici 3 à 5 ans. Et ce, contre une production de 1,13 million de barils par jour, selon les estimations de janvier.
La Libye reste politiquement fragmentée. Les factions alliées occidentales et orientales se disputent le pouvoir.