C’est une première dans le pays, 12 ans après le 14 janvier. En effet, les journalistes ont été interdits de couvrir la séance plénière d’aujourd’hui, 20 mois après la fermeture de l’ARP, en 25 juillet 2021. Serait-ce des signes avant-coureurs qui peuvent indiquer l’instauration d’un régime autocratique petit à petit? Plus encore, que peut-on déduire de cette journée remplie de tensions entre le pouvoir exécutif et les journalistes?
Slaheddine Dridi, spécialiste de la communication a livré son analyse dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com. Il part du constat que la couverture médiatique de la séance plénière s’est limitée à la télévision nationale et à la TAP uniquement. De ce fait, le problème est d’ordre professionnel dans le fait de tenir les journalistes à l’écart. Mais il faut rappeler également que la mise en visibilité des activités parlementaires est avant tout un art. On se demande s’il y a eu des formations à ce niveau.
Et de poursuivre : « Depuis 2011, personne n’a évalué professionnellement la performance des médias parlementaires qui avaient une approche consensuelle dominante et inconsciente de la signification de l’opposition parce qu’il n’y avait pas d’opposition en premier lieu. Avec la montée du bloc parlementaire PDL en 2019, les médias, en général, considéraient l’opposition comme une forme de déviation et d’égarement. Ce que Abir Moussi, la présidente du PDL, a dévoilé en utilisant son téléphone portable pour montrer ce qui se passe à l’intérieur de l’hémicycle. Alors que c’était le rôle des médias durant cette époque de le dévoiler, bien avant elle. Tout ceci nous amène à déduire que le journalisme parlementaire demeure une spécialité absente chez nous. »
« Si les médias s’étaient alignés pour une cause commune et sans la nuisance du géniteur du système médiatique (El Mohandess), ils auraient pu exercer pleinement leur 4ème pouvoir et s’abstenir de s’engager dans des agendas », rétorque-t-il.
En somme, Slaheddine Dridi conclut : « Il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé aujourd’hui » devant le siège de l’ARP.