Le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a annoncé dimanche que Bruxelles s’en tenait à l’accord d’association avec l’Algérie. Tout en soulignant que le « conseil d’association » entre les deux parties était « rompu », en raison de la récente crise avec l’Espagne. Laquelle a soutenu le plan d’autonomie pour le Sahara, une question qui soulève un différend entre le Maroc et l’Algérie.
M. Borrell, qui a entamé une visite de deux jours en Algérie, a déclaré : « L’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie est notre pierre angulaire avec un voisin très important. Nous pensons que cet accord contient les éléments nécessaires, qu’ils soient juridiques ou institutionnels, pour atteindre nos objectifs communs, y compris ceux compatibles avec les intérêts des deux parties. »
En ce qui concerne le volet commercial de l’accord, M. Borrell a déclaré que les exportations de l’union vers l’Algérie ont diminué de 45 % depuis 2015 et que la balance commerciale est en faveur de l’Algérie.
Il a poursuivi : « Si nous incluons les hydrocarbures dans les exportations, nous pensons qu’il existe un énorme potentiel non réalisé dans ce domaine. Et pour l’exploiter, nous devons améliorer la mise en œuvre de l’accord actuel. En particulier, les règles stipulées dans l’accord doivent être pleinement respecté sans discrimination. »
Il a ajouté : « Nous sommes prêts à écouter des propositions concrètes, selon les règles stipulées dans l’accord et sur la base de ce que nous faisons déjà avec d’autres partenaires ».
L’Algérie avait exprimé sa volonté de revoir l’accord d’association avec l’Union européenne pour des considérations liées à l’échec de l’accord, vieux de plus de 20 ans, à suivre le rythme de ses aspirations à diversifier son économie et à accroître ses capacités d’exportation.
S’agissant de l’accusation algérienne de Madrid « d’entraver » la convocation du Conseil d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, en utilisant la règle de l’unanimité, Borrell a souligné que la prochaine convocation du Conseil d’association est, en fait, actuellement « suspendue ».
Énergie et investissements
A cet égard, notons que l’Algérie est l’une des principales sources dont dépend l’Espagne pour le gaz. Et ses obligations contractuelles avec la partie espagnole sont estimées à 10,5 milliards de mètres cubes, alimentés par le gazoduc « Medgaz », qui relie directement les deux pays.
Concernant le rôle de l’Algérie dans le soutien à la sécurité énergétique en Europe, M. Borrell a déclaré que l’Algérie « est un partenaire majeur et fiable pour l’Union européenne dans le domaine de l’énergie et du gaz naturel. Elle joue donc un rôle important dans la sécurisation de l’approvisionnement énergétique européen ».
Par ailleurs, il a souligné que les investissements européens dans le secteur énergétique algérien sont « les plus importants ». Car les efforts déployés en Europe pour la diversification durable de nos sources d’approvisionnement en gaz, ainsi que la nouvelle loi sur les hydrocarbures en Algérie, contribueront à attirer de nouveaux investissements.
En outre, M. Borrell a expliqué que le soutien financier de l’Union européenne est axé sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’hydrogène. Expliquant que l’Algérie a « un excellent potentiel dans ces domaines, qui sont encore sous-utilisés ». Et exprimant ainsi la volonté de l’Europe de mobiliser la technologie et les capitaux pour soutenir son développement en Algérie.