L’action Credit Suisse a fait le yoyo ces dernières 72 heures.
Après avoir laissé des plumes mercredi, le titre Credit Suisse a repris à la suite de l’annonce de la banque qu’elle allait emprunter jusqu’à 50 milliards de francs suisses auprès de la Banque nationale suisse. Ce vendredi, la tendance s’est inversée.
Plan de sauvetage
L’intervention des autorités suisses a été positivement interprétée par les marchés. Elle signifiait que la banque satisfaisait les exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux établissements de crédit d’importance systémique.
La banque a lancé une offre publique d’achat sur dix titres de créance de premier rang libellés en dollars américains, pour un montant total pouvant atteindre 2,5 milliards de dollars. Une autre offre portant sur quatre titres de créance de premier rang libellés en euros est également initiée, pour un montant total pouvant atteindre 500 millions d’euros.
Credit Suisse fait l’objet d’une refonte stratégique visant à rétablir la stabilité et la rentabilité.
La restructuration comprend la scission de la banque d’investissement pour former la banque américaine CS First Boston, une forte réduction de l’exposition aux actifs pondérés en fonction des risques et une augmentation de capital de 4,2 milliards de dollars. Cette opération sera financée, en partie, par la participation de 9,9% acquise par la Banque nationale saoudienne.
Démarche peu convaincante
Alors que les risques de liquidités ne sont plus d’actualité, il convient d’analyser la réaction des investisseurs. Est-ce que la situation de la banque était tellement inquiétante pour semer autant de panique sur les marchés ?
Le plus grand problème est que cet incident est intervenu juste après l’épisode des banques américaines. La vraie préoccupation pour le secteur bancaire mondial est la confiance. Il faut la restaurer pour mettre fin à la fuite des dépôts.
Et c’est effectivement le cas de Credit Suisse qui a enregistré d’importantes sorties d’actifs sous gestion, perdant environ 38% de ses dépôts au cours du quatrième trimestre 2022.
Les swaps de défaut de crédit, qui assurent les détenteurs d’obligations contre la défaillance d’une entreprise, ont atteint de nouveaux records cette semaine. Selon le taux CDS, le risque de défaillance de la banque a atteint des niveaux de crise, se stabilisant à 34,2%.
La banque devait aller plus loin pour restaurer la confiance des investisseurs.
Les autorités monétaires suisses sont sur le pont pour agir face à n’importe quelle urgence qui pourrait se déclencher.
Il ne faut pas oublier que le système financier est fortement interconnecté et que les risques de contagion pèsent toujours.