Une étude sur la stratégie de la transition écologique et énergétique 2050 proposée par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) a été présentée mardi, lors d’une conférence à Dar Dhiafa à Carthage. Cette stratégie est fondée sur un scénario souhaitable et réalisable “l’envol du faucon”. Il vise la réalisation d’une transition économique et écologique accélérée et une transition énergétique exemplaire.
Améliorer le taux d’indépendance énergétique
En effet, « ce scénario prévoit la réalisation d’un taux de croissance de l’ordre de 3 % à 5% durant la période 2022- 2025. Et ce à travers principalement, une dynamique positive induite par une stabilité politique et une volonté ferme de l’Etat pour rattraper les retards accusés et remédier aux erreurs passées, une amélioration de l’infrastructure surtout le réseau de la STEG et une relance du processus d’octroi des permis de recherche et d’exploitation de l’énergie conventionnelle et non conventionnelles », a indiqué Noura Laaroussi consultante indépendante dans le domaines de l’industrie et de l’énergie. Elle intervenait lors de cette conférence sur le thème : « la Tunisie et les transitions énergétiques, écologique et numérique à l’horizon 2050 : vision manœuvre stratégique »
Il s’agit également, d’enregistrer une nette amélioration du taux d’indépendance énergétique (60% à 80%) ainsi qu’une intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique à hauteur de 26% en 2030 et à 50% en 2050.
D’après l’étude, cette stratégie vise à améliorer le niveau et la qualité de vie des citoyens, à travers une transition énergétique permettant de répondre aux besoins de l’économie tunisienne et aux engagements internationaux, et la mise en place d’une économie sobre en carbone, résiliente et préservant les ressources naturelles.
Actuellement, la transition énergétique et écologique en Tunisie est caractérisée par un modèle économique fortement consommateur de ressources naturelles et d’énergie, une transition énergétique “très lente”, et une transition écologique « au stade des souhaits », lit-on dans l’étude.
Tracer une carte à moyen et long termes
De son coté, Adel Ben Youssef, professeur à l’université et expert en numérique a présenté une 2ème étude sur la transition numérique à l’horizon 2050, laquelle vise à tracer une carte à moyen et long termes dans le domaine de la numérisation et son adaptation à la Tunisie.
Sur quatre scénarios examinés, l’étude a fait ressortir le meilleur scénario qui est le plus réalisable et permet d’assurer une transformation digitale totale et réussie.
Selon cette étude, cette transformation digitale permet de réaliser une accélération de la croissance économique dont le rythme sera compris entre 4,5 % et 6,5 % en moyenne, sur une longue période.
Elle permettréa également, la création d’un environnement favorable au développement économique, engendrant un taux de croissance de 3 à 5 % durant la période 2022-2025 et de 7 à 8% jusqu’à 2030. A partir de 2031, ce scénario prévoit un taux de croissance de 2% à 4%.
Ce rythme conduira « à des améliorations sensibles des finances publiques, et la croissance réelle devient positive mais ne permet pas une améliorer substantielle de la situation économique » car « l’inflation continue de progresser à un rythme fort ».
Ce scénario prévoit également la digitalisation de l’administration et le système éducatif, à travers la mise en place des politiques de court terme (2023-2025), et des réformes structurelles à long terme.
L’objectif est d’atteindre zéro papier dans les écoles et dans les entreprises, de libéraliser les startups en éliminant les obstacles juridiques et d’accélérer la mise en œuvre de certaines techniques innovantes.
Protéger les ouvrages et site « sensibles »
Par ailleurs, le premier conseiller du président de la République chargé de la sécurité nationale Abderraouf Atallah a relevé que le conseil de la sécurité nationale tunisien a pris l’initiative d’adopter ces concepts de sécurité énergétique, numérique et environnementale dans le concept global de la sécurité nationale, œuvrant à rendre les sites de production sensibles et vitales des zones militaires interdites. Et d’ajouter que la commission permanente du conseil de la sécurité nationale étudie l’élaboration d’un projet de loi pour protéger les ouvrages et site « sensibles » dans le pays.
Les deux études élaborées pour le compte l’ITES et en partenariat avec la fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung (KAS), sur les transitions énergétique, écologique et numérique en Tunisie, ont été réalisées à un horizon à plusieurs temporalités, 2025, 2030 et 2050, pour permettre à l’Etat d’élaborer un exercice de planification quinquennale de sa stratégie de développement autonome, inclusive et durable, laquelle devrait s’étaler sur plus de trois décennies, permettant ainsi de réconcilier les objectifs de long terme.
Avec TAP