Les plus de 300 manifestations appelées dans le pays ont rassemblé hier 3,5 millions de personnes, selon les données syndicales, ce qui revient à égaler le record du 7 mars. C’est la première mobilisation massive depuis que Macron a approuvé la réforme des retraites par décret.
Les syndicats français ne baissent pas les bras dans leur pouls social contre la réforme des retraites du président Emmanuel Macron, principal destinataire des critiques lors de la neuvième journée de mobilisation, en partie entachée d’émeutes provoquées par des individus violents dans plusieurs villes.
Les plus de 300 manifestations appelées dans le pays ont rassemblé 3,5 millions de personnes, selon les données syndicales, ce qui signifie égaler le record du 7 mars, bien que les chiffres du gouvernement soient plus modestes, légèrement supérieurs au million, légèrement inférieurs aux autres jours.
Les slogans contre le président ont été les plus répétés lors des manifestations qui, comme les jours précédents, se sont terminées dans de nombreux cas par des actes de vandalisme et des altercations avec la police, malgré les appels constants des dirigeants syndicaux à éviter ce type d’action.
Paris était une nouvelle fois sous le feu des projecteurs, tant par l’ampleur de la manifestation (800.000 personnes selon les syndicats, 119.000 selon l’Intérieur, dans les deux cas record) que par les images largement diffusées par les médias des altercations avec la police.
Selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, 149 policiers et gendarmes ont été blessés ce jeudi, « certains gravement », rapporte-t-il, ajoutant que 350 policiers ont été blessés depuis le début des manifestations.
Syndicats : La faute à Macron
Les principaux dirigeants syndicaux ont accusé Macron de « mettre de l’huile sur le feu » des manifestations violentes en qualifiant les manifestants de « foule » et en comparant les actes de violence en France à des actions telles que l’assaut contre le Capitole aux États-Unis ou la Parlement du Brésil. .
« C’est une provocation », a déclaré le leader de la CGT, Philippe Martinez, le plus combatif des syndicats du front unique, qui mène aussi d’autres types d’actions, comme le blocage des dépôts de carburant. Son collègue Laurent Berger, en charge de la CFDT la plus dialogique, n’a pas embrassé la main que Macron lui avait tendue la veille, qui appelait à rétablir le dialogue, ce qui, pour l’instant, semble complexe au vu des positions jusqu’ici.
D’autres grèves ce week-end et une nouvelle grève générale mardi
Les prochains jours semblent décisifs pour connaître l’issue d’une crise qui ne semble pas se terminer avec l’adoption du texte par le législateur, qui contrevient aux plans de Macron de poursuivre son agenda politique.
Les grèves pour réclamer le retrait de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron se poursuivront ce week-end en France dans différents secteurs et se traduiront à nouveau par des vols annulés. Les compagnies aériennes vont réduire leur programme de vols pour aujourd’hui de 30% à l’aéroport parisien d’Orly et de 20% au départ de Marseille, Bordeaux et Lyon.
De plus, au vu du succès de l’appel, les principaux syndicats ont décidé de convoquer un dixième jour de grève générale pour mardi prochain, le 28 mars, qui s’accompagnera également de rassemblements syndicaux durant le week-end pour sa préparation.