« En cas d’échec des négociations entre le gouvernement tunisien et le Fonds monétaire international (FMI) sur l’octroi du crédit de 1,9 milliard de dollars, il n’y aura pas d’autres alternatives ». C’est ce que regrette Aram Belhadj, docteur en sciences économiques, enseignant-chercheur à l’Université de Carthage, dans une déclaration accordée à leconomistemaghrébin.com, aujourd’hui 27 mars.
Aram Belhadj souligne que l’accord avec le FMI doit être conclu le plus tôt possible. Pour lui, la conclusion de l’accord ne sera pas possible avant la fin du mois d’avril. Revenant sur l’impact du non conclusion de l’accord, il affirme qu’elle peut engendrer une régression des avoirs en devise.
Dans le même contexte, l’économiste prévoit la publication d’une loi de finances alternative qui comprend plusieurs impôts, avec une pression supplémentaire sur les banques pour financer le budget. D’ailleurs, il rappelle que selon le rapport de l’exécution du budget de 2022, il y a eu plusieurs difficultés pour mobiliser les ressources extérieures pour le budget. Ainsi « sur 14, milliards, nous n’avons pu mobiliser que 7,5 milliards de dinars. Le même rapport indique qu’au niveau de l’endettement intérieur on est passé de 9,2 milliards de dinars à 10,5 milliards de dinars », étaye-t-il.
Notre interlocuteur affirme également que plusieurs institutions financières internationales s’attendent à ce que la Tunisie conclut l’accord avec le FMI.
Aram Belhadj affirme que ce scénario pourrait se répéter « mais il ne peut pas se répéter jusqu’à l’infini car la pression sur la liquidité peut engendrer une instabilité sur le secteur financier et bancaire et la révision à la hausse du taux directeur. « Le gouvernement n’a pas de plan B », lance-t-il. Cependant, il a souligné l’importance d’une saison touristique exceptionnelle, une excellente reprise de l’activité de l’extraction et l’exportation des phosphates et des champs pétroliers et gaziers.
L’économiste tunisien affirme qu’en cas d’absence d’accord avec le FMI, la Tunisie se trouvera obliger d’entrer dans la coalition chinoise /russe. Et de rappeler que la Tunisie n’a jamais opté pour la politique des coalitions.