Déclaration pertinente du Président Kaïs Saïed : « La culture est un ministère de souveraineté ». Il rejoint le leader Habib Bourguiba qui avait créé le ministère de la Culture et institué des Maisons de culture, dans les différentes régions. Il avait également subventionné le théâtre, la musique et les beaux-arts. Adoptant comme priorité le développement culturel, au-delà de sa politique de scolarisation.
On a tort de définir la culture comme simple divertissement. Elle est dans la vie quotidienne ou elle n’est pas. « La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits instinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances » (déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet – 6 août 1982).
Ainsi définie, la culture est « l’atmosphère spirituelle dans laquelle baigne les hommes » (Oswald Spengler le déclin de l’Occident, t. 1, 1922, p. 43). Opposant la civilisation à la culture, Oswald Spengler déclare que « la civilisation est la fin d’une culture. La culture, c’est au contraire la vie, le devenir, la spontanéité, l’enfance de l’âme » (ibidi, p. 43). Raymond Ledrut, quant à lui, fait valoir le rôle créateur de la culture : « Dans une société de l’innovation, qui a succédé à une société de la tradition, déclare-t-il, il faut que la présence créatrice de l’homme se lise partout. La nouvelle culture est là : foisonnement de création » (Sociologie urbaine, PUF, 1968, p. 210).
Fait évident, le rôle du ministère de la Culture et de ses organes régionaux est bien en-deçà de cette vision. Il fait davantage valoir le divertissement. D’ailleurs la décennie passéiste a développé une culture de nostalgie, d’enfermement sur soi et de repli. Ce que Vincent Cocquebert appelle « la Civilisation du cocon ». Or, la culture fait nécessairement valoir l’ouverture et le progrès, dans une société du bien-vivre.