Le directeur du Centre arabe de recherche et d’analyse politique et sociale (Caraps) de Genève, Riadh Sidaoui, revient dans une déclaration à l’Economiste Maghrébin sur les propos de Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. Ce dernier avait évoqué un risque d’effondrement de l’économie tunisienne.
Riadh Sidaoui estime que cette déclaration reflète l’esprit européen de donneur de leçon. Pour lui, cette déclaration n’exprime pas la réalité de ce qui se passe en Tunisie. « Elle n’aura pas de répercussions sur la Tunisie. Il s’agit uniquement d’une forme de pression. Et ce, pour que le président de la République signe l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) », lance-t-il.
Quant à la visite du Commissaire européen chargé de l’Économie, Paolo Gentiloni, le politologue estime que cette visite est une rectification aux déclarations irresponsables de Josep Borrell. Ce dernier avait exprimé « sa crainte pour la fragilité et la précarité de la situation socio-économique en Tunisie et avait évoqué le risque de l’effondrement de son économie ». L’invité rappelle, également, que la position de la Tunisie a toujours été de refuser l’ingérence dans ses affaires internes; surtout que le président de la République Kaïs Saïed a enseigné le droit constitutionnel ». Pour M. Sidaoui, cette visite s’inscrit dans une autre approche à un moment où la France et l’Italie affirment à plusieurs reprises la nécessité d’aider la Tunisie pour se protéger des risques migratoires. Il s’agit d’une approche en vue d’aider la Tunisie; surtout que la Tunisie peut miser sur la Chine.
Les attentes de cette visite
Revenant sur les attentes de cette visite, quant au dossier migratoire et de l’aide de la Tunisie, M. Sidaoui affirme que l’Europe peut bel et bien aider la Tunisie; surtout que le FMI est une institution occidentale.
Par ailleurs, il déclare que le président de la République n’a jamais prononcé de propos racistes à l’encontre des Subsahariens. Bien au contraire, il parle souvent des « frères africains ». Le président de la République a juste pointé du doigt les migrants qui n’ont pas réglé leurs situation. Notre interlocuteur estime que les pays européens veulent que la Tunisie soit le gardien des frontières pour empêcher la migration des Subsahariens vers l’Europe.