Le Conseil des ministres égyptien a approuvé mercredi le projet de budget général de l’État pour l’exercice 2023-2024. Puis il l’a transmis à la Chambre des représentants pour discussion et approbation lors des trois mois prochains. Et ce, avant l’entrée en vigueur du budget le 1er juillet.
Le ministre des Finances égyptien, Mohamed Maait, a déclaré lors de la réunion : « Le taux de croissance cible dans le nouveau projet de budget a été estimé à 4,1 %. Et ce, à la lumière des estimations du ministère de la Planification et du Développement économique, des objectifs de la Banque centrale d’Égypte et des marchés mondiaux ». Tout en ajoutant que l’excédent initial (la différence entre les recettes et les dépenses budgétaires, hors intérêts de la dette) s’élève à 2,5 % du PIB.
En outre, il affirme que « le projet de budget estimait le taux d’inflation à 16 %, la croissance des recettes publiques à 38,4 % et les recettes fiscales à 28 %, en raison de l’élargissement de l’assiette fiscale, ainsi que du renforcement des efforts de mécanisation et la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes administratives et législatives. »
De plus, selon l’intervenant : « Le projet a estimé la croissance des allocations de subventions et des avantages sociaux de 28,2 %, contre 17,1 % dans le budget de l’exercice en cours (2022-2023). Y compris une augmentation des subventions pour les produits alimentaires de 20 %, les subventions aux produits pétroliers de 24 %, l’assurance maladie et les médicaments de 50,4 %, les logements pour les HLM et les logements sociaux de 103,5 %, les pensions de sécurité sociale de 24 % et les exportations de 462,5 %.
Et le ministre des Finances a précisé que « le projet de budget prévoyait également une croissance annuelle des allocations salariales et des rémunérations des travailleurs de l’Etat de 14,6 % ».
Pression constante sur la monnaie égyptienne
Selon les analystes, le gouvernement anticipe une nouvelle dépréciation de la livre, dans le cadre d’une quatrième vague de flottement de la monnaie locale d’ici un an, qui pourrait rapidement la faire chuter à 35 livres contre 1 dollar, en lien avec la réunion du Comité de politique monétaire à la Banque centrale demain, jeudi. Et ce, dans un contexte de hausse probable du taux d’intérêt de 200 points, suite à la hausse du taux d’inflation sous-jacente à 40,3 % en février.
L’annonce du Conseil des ministres intervient dans un contexte de pression constante sur la monnaie égyptienne. Laquelle est tirée par une augmentation de la demande de dollars et de devises fortes. Et l’incapacité du gouvernement à répondre aux besoins des fournisseurs, avec son engagement à restituer les dépôts arabes, d’une valeur de 5 milliards de dollars d’ici six mois. Tout en payant les allocations pour le service de la dette extérieure.
Par conséquent, le gouvernement égyptien semble incapable d’arrêter l’hémorragie de la livre égyptienne Avec la poursuite de la crise financière écrasante, la raréfaction du dollar, la spirale de la dette extérieure et la lenteur de l’arrivée des investissements étrangers.
A cet égard, notons que le dollar s’est apprécié de près de 100 % par rapport à la livre Le taux de change de la devise américaine ayant atteint 30,94 livres, selon la dernière mise à jour du site Internet de la Banque centrale d’Égypte; contre 15,66 livres en mars 2022.