Les représentants des différents partis politiques qui se sont constitués en opposition au pouvoir en place ont manifesté aujourd’hui devant le siège du ministère de la Justice, demandant la libération des détenus liés à « l’affaire du complot contre la sûreté de l’Etat ». Il s’agit du Courant Démocrate, du Front de Salut National et du Parti des Travailleurs.
Il faut dire que le ton de l’opposition devient de plus en plus rude. Présente lors du sit-in, Dalila Mssadek, avocate, est revenue sur la situation politique que connaît le pays. Elle estime dans une déclaration aux médias que » tout ce qui se passe en ce moment n’est qu’une mascarade en boucle. Selon elle, aujourd’hui, les voix libres se font de plus en plus entendre. Tout comme elle dénonce ce qui se passe pour Bochra Bel Haj Hamida, Kamel Jendoubi et bien d’autres ». Tout en ajoutant : « Kaïs Saïed a conduit le pays dans une paranoïa. Alors que les vrais problèmes de la Tunisie sont multiples, aussi bien sur le plan social qu’économiques ».
Même constat pour Ahmed Nejib Chebbi, président du Front du Salut national, qui lui aussi appelle à la libération des détenus. « Ces personnes sont les victimes de vindicte de la part de Kaïs Saïed, après le 25 juillet 2021, mais aussi après avoir détruit les institutions du pays. Cette situation fut similaire dans le passé où nous l’avons vaincue », martèle-t-il. Ainsi, Ahmed Nejib Chebbi reste convaincu que la démocratie va revenir en Tunisie et que les Tunisiens vont se relever de leur crise.
De son côté, Nabil Hajji, le secrétaire général du Courant Démocrate, appelle lui aussi à la libération de tous les détenus. Même s’il estime que « les magistrats se trouvent contraints de travailler sous pression. »
Pour sa part, Hamma Hammami, SG du Parti des Travailleurs, souligne que « Kaïs Saïed œuvre à fabriquer des affaires sur mesure contre tous ceux qui s’opposent à lui. Et comme on dit, la dictature et la destruction de tout un peuple s’alignent. Ainsi, ce qu’a fait Kaïs Saïed dépasse de loin les agissements de Ben Ali. Au moins Ben Ali ne mettait pas les gens en prison dans des affaires purement politiques. Il faisait en sorte de fabriquer des affaires en dehors de la politique », dixit encore l’intéressé.