Le rapport de la Banque mondiale (réformer les subventions énergétiques pour une économie durable) publié aujourd’hui analyse dans sa première partie les répercussions de la hausse mondiale des prix des marchandises sur l’économie tunisienne.
La deuxième partie de ce rapport insiste sur l’importance de réformer les subventions à l’énergie. Ainsi, des messages clés ont été identifiés. D’abord, la détérioration du déficit commercial est due à la hausse des prix internationaux.
En Tunisie, les investissements de portefeuille ne sont pas capables de couvrir les besoins du pays en financements extérieurs. Ainsi, cette situation s’est traduite par des pénuries de produits alimentaires.
Deuxièmement, la hausse continue de l’inflation est due en grande partie à la flambée des prix mondiaux. Ce qui a poussé la Banque centrale à relever son taux d’intérêt directeur.
Puis, la politique de subventions à la consommation et la hausse mondiale des prix des produits de base ont exercé une pression sur le déficit budgétaire et les besoins de financement de l’Etat.
Assurer le succès de la réforme
Le rapport publié par la Banque mondiale a identifié quatre réformes complémentaires pouvant assurer le succès de la réforme des subventions énergétiques.
Il s’agit premièrement de minimiser l’impact de cette réforme sur les catégories vulnérables, à travers notamment des transferts cash aux ménages vulnérables.
La deuxième réforme consiste à aider les entreprises et les ménages à investir dans l’efficacité énergétique à travers l’autoproduction pour contribuer à maîtriser la pression inflationniste et améliorer la compétitivité des entreprises et à travers la transition verte.
En guise de troisième réforme à mettre en place, le rapport insiste sur la nécessité de restructurer et moderniser les entreprises publiques du secteur de l’énergie pour rétablit leur viabilité financière.
Enfin, Il y a nécessité de développer la production des énergies renouvelables à grande échelle pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et aux importations et réduire le coût de production de l’électricité.
Sensible, complexe et à dimension politique
« La suppression des subventions énergétiques contribuerait à régler la crise macro-budgétaire, mais permettrait également d’améliorer la performance du secteur de l’énergie et de stimuler la production d’énergie renouvelable« , lit- on dans un communiqué de la Banque publié aujourd’hui.
Lors d’une table ronde avec les représentants des médias tenue aujourd’hui à Tunis, Alexandre Arrobbio, le représentant résident de la Banque Mondiale en Tunisie, a souligné qu’il n’y avait pas une recette spécifique pour assurer un ciblage de la subvention qui doit se présenter sous la forme d’une décision et gouvernementale. « Il faut un ciblage sur les prix puis sur les personnes, à travers la mise en place d’une base de données pour identifier ces personnes », ajoute le représentant de la Banque Mondiale.
Interrogé par leconmistemaghrebin.com sur les limites de la levée des subventions énergétiques, Alexandre Arrobbio a souligné que la levée est sensible, complexe et à dimension politique. « Elle doit être sans effets pervers et mise en place de manière prudente et par dosage« , ajoute-t-il