La communication ne peut qu’aider à mieux gérer le stress hydrique. Et de ce côté, une sortie dans les médias ou encore l’envoi de SMS ne peut que se révéler bien insuffisant.
Le président directeur général de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE), Mosbah Helali, ne pouvait mieux faire, le 31 mars 2023, que de venir dire dans les médias la vérité aux Tunisiens. Le pays, qui vit à l’heure d’une sécheresse sans précédent et d’un stress hydrique chronique, a décidé la rationalisation de la consommation d’eau depuis le 29 mars 2023 jusqu’à la fin du mois de septembre.
Une sortie bien nécessaire, mais encore bien insuffisante. La bonne gestion de l’eau oblige la SONEDE, et les autres structures de l’Etat concernées, comme le ministère de l’agriculture, de lancer une véritable campagne de communication pour sensibiliser le Tunisien sur les défis liés au problème. Avec pour objectifs essentiels d’assurer l’adhésion aux décisions prises en vue de la rationalisation de l’exploitation de l’eau et d’adopter, bien évidemment, les bonnes attitudes et gestes pour ainsi dire qui sauvent.
Bien orchestrée et générale
Nous sommes à une époque où on ne peut nier du reste le rôle que peut jouer la communication dans la persuasion et l’adoption des bonnes pratiques. Nous sommes dans un pays, par ailleurs, où la communication a réussi à changer bien des mentalités et des pratiques sociales. Comme la limitation des naissances opérées depuis les années soixante et que ceux qui sont nés avec ce XXI ème siècle n’ont pas sans doute connu ou entendu assez parler.
L’occasion de rappeler ce fait indéniable, mais aussi de mettre en exergue deux aspects importants : la nécessité d’une action bien orchestrée et un tant soit peu générale. Car, il ne suffit pas de sortir dans les médias ou d’envoyer des SMS pour convaincre les uns et les autres de la nécessité de bien gérer l’eau.
Partir dans les éviers et autres regards
On sait que la communication utilise beaucoup de techniques et d’outils pour atteindre les diverses catégories sociales qui peuvent participer à la résolution d’un problème en étant- et il faut insister sur cela- convaincu qu’il n’y a pas d’autres choix. Communication interpersonnelle (de face-à-face) par le biais d’entretiens ou de réunions dans les entreprises et les quartiers ou dans le tissu associatif, programmes dans les médias, flyers et affiches,…Les engagements peuvent être multiples. Avec souvent des messages différents selon les catégories auxquelles on entend s’adresser.
Il va sans dire que la rationalisation décidée doit être, dans ce cadre, bien expliquée. Dans la mesure où elle peut s’avérer être inefficace. Car, au fur et à mesure que l’on s’y habitue, certains peuvent ne pas en comprendre la réelle signification. D’ailleurs, des citoyens peuvent ne pas diminuer leur consommation d’eau. Cela risque même d’aller dans le sens contraire. Des citoyens peuvent remplir, dans le souci de bien faire, dans des bouteilles, des carafes, des sceaux et des jerricanes des quantités bien supérieures à celles qu’ils consomment d’habitude entre 21 heures jusqu’à 3-4 heures du matin. Pour s’en débarrasser, une fois le rationnement terminé. Et partir quelquefois dans les éviers et autres regards ! Et rebelote, pour ainsi dire, le jour d’après. On aura ainsi atteint tout à fait le contraire de l’objectif visé.