Ihsane El Kadi, patron dirigeant de l’un des derniers groupes de presse indépendants en Algérie a été condamné à 3 ans de prison.
Ihsane El Kadi est en état d’arrestation depuis le 29 décembre 2022. Il est accusé de « financement étranger de son entreprise », au titre de l’article 95 bis du Code pénal en Algérie.
La loi algérienne prévoit une peine de 5 à 7 ans d’emprisonnement pour ce type de « crimes ». L’éditrice des deux médias dirigés par M. El Kadi, Interface Médias a ,aussi, été dissolue, confisquée de tous ses biens et condamnée à dédommager l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). Les conséquences des actes « criminels » de l’opposant algérien ne s’arrêtent pas là. En effet, il doit ,aussi, payer une amende de 700 000 dinars (environ 4 800 euros).
Indignés, les membres de la défense déclarent : « Nous allons faire appel de ce jugement dans les délais requis, selon l’accord préalable avec notre client », a annoncé à l’Agence France-Presse Abdelghani Badi, un des avocats de la défense.
Selon l’un des maitres de défense du journaliste, l’accusation se base sur le fait que la fille de l’opposant, résidente à Londres, ait transféré de l’argent à son père pour le paiement des journalistes et employés du groupe.
El Kadi a, au début, choisi de garder le silence. Ensuite, il a déclaré au juge qu’il considère que la Chambre d’accusation a pris une décision unilatérale de confirmer sa mise en détention sans la présence de ses avocats. Cette déclaration s’est basée sur l’avancement de la date de l’audience au 15 janvier au lieu de la date initiale du 18 janvier.
Un journaliste a évoqué la violation de la présomption d’innocence par le chef de l’État causant ainsi la colère du juge qui ne l’a pas laissé parler. Les avocats d’El Kadi ont fini par quitter la salle pour exprimer leur indignation.