Les récentes informations qui ont filtré de certains médias ont évoqué une demande tunisienne, transférée par le Président de la République, quant à une possibilité d’un prêt de 500 millions de dollars. Est-ce que nos problèmes de dette extérieure se résument à ce montant? Pas vraiment, mais l’impact d’une telle somme à court terme est significatif.
La réponse se trouve dans le calendrier de remboursement de la dette extérieure de la Tunisie pour les mois à venir. Il y a des tranches des prêts syndiqués auprès des banques tunisiennes (105 millions d’euros et 48 millions de dollars) entre avril et juin. Elles ne posent aucun problème puisqu’il s’agit d’une opération blanche sur les avoirs en devises.
En revanche, nous avons deux grands rendez-vous avec les bailleurs de fonds étrangers : la seconde partie de l’emprunt saoudien 100 millions de dollars et une tranche de l’emprunt émis sur les marchés internationaux avec une garantie japonaise pour 22,4 milliards de yens (environ 169 millions de dollars). A cela il faudra ajouter la deuxième et la troisième tranche du prêt du Fonds monétaire arabe. En tout, nous devons rembourser près de 300 millions de dollars en cinq mois.
La somme de 500 millions de dollars permettra donc de refinancer la dette extérieure durant ce laps de temps et de se préparer à rembourser des eurobonds de 500 millions d’euros en octobre et une partie de nos dettes envers le FMI pour un montant de 178 millions de dollars.
Reste à préciser que même si la Tunisie ne parviendrait pas à signer un accord avec le FMI, elle sera capable de respecter ce calendrier; mais au détriment d’une partie de ses réserves en devises. Certes, cela aura des conséquences directes sur le volume de nos échanges commerciaux, la qualité de la balance des paiements et le taux d’inflation. Et les agences de notation ne resteraient pas longtemps les bras croisés. C’est un paysage compliqué et seul un apport significatif en devises pourra apaiser les tensions.
C’est un peu plus compliqué qu’un apport en devises pour rembourser des échéances: il s’agit de recouvrer un accès aux marchés financiers en volumes, maturités et yield qui permettent d’améliorer le crédit du pays…et donc ses perspectives de développement.