Le 2ème dialogue sectoriel a mis l’accent sur la Politique d’inclusion sociale et de lutte contre la pauvreté. Ainsi que sur la politique d’élimination de la violence à l’égard des femmes. Tel est le thème du colloque organisé mercredi par la délégation de l’Union européenne en Tunisie.
L’événement a porté sur l’état des lieux du système social inclusif, financé par l’Union européenne à hauteur de 80 millions d’euros (2020-2026). Et ce, pour mieux renforcer la coordination entre l’UE et les différents ministères, à l’instar des ministères des Affaires sociales, de l’Economie et la Planification, et de la Femme.
Cette manifestation a permis également de faire le diagnostic et d’aller vers un nouveau départ; et ce, après le bilan du premier dialogue qui remonte à 2020. Et la mise en place des programmes d’appui en tenant compte de l’amélioration des différentes lignes budgétaires de soutien durant la période de la crise sanitaire que le pays a connue.
Lors de son allocution, la ministre de la Femme, de la Famille et des Séniors, Amel Haj Moussa, a dressé un état des lieux de la situation des femmes. On y note que le nombre des victimes a augmenté, atteignant 8000 pour ce début d’année 2023. Et ce, depuis l’instauration de la ligne verte consacrée aux victimes de violence conjugale ou autres.
D’ailleurs, notons que partout dans le monde, une femme sur trois est victime de violence. Un chiffre alarmant dans la mesure où les violences se multiplient. Mme Amel Belhaj Moussa estime que pour mettre un terme à ces violences où les atténuer, il est important que les femmes deviennent de plus en plus autonomes et indépendantes. Car elle rappelle que l’une des causes principales de violence à l’égard des femmes est la « violence économique ». Selon elle, il est important de renforcer l’entrepreneuriat féminin.
Dans ce contexte, elle a mis l’accent sur le programme Raidet qui est devenu un des mécanismes nationaux importants pour réduire le taux de chômage des femmes et des filles. En effet, le nombre total de projets féminins financés a atteint les 1540, pour une valeur de plus de 16 millions de dinars. Ainsi que la création de 82 projets féminins d’une valeur d’environ 2 millions de dinars
De son côté, Malek Zahi, le ministre des Affaires sociales, est revenu sur l’aide sociale au profit des familles pauvres et à revenu limité, dont le nombre s’élève à 320 000. De même qu’il a rappelé un certain nombre de mesures sociales. Comme : le versement des allocations familiales pour les enfants de moins de six ans issus de familles démunies et aux revenus limités bénéficiaires du programme de sécurité sociale (Amen Social); et l’octroi de 437 000 cartes de soins pour les familles à faible revenu.
Par ailleurs, Marcus Cornaro, l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, a mis l’accent sur l’importance de renforcer le partenariat entre la Tunisie et l’UE. Tout en ajoutant : « Le premier dialogue qui a démarré en 2020 a permis de lutter contre l’exclusion sociale lors de la crise Covid. Le deuxième dialogue devra permettre d’avoir une vision plus pérenne du tissu social. Cela dit, nous préconisons un système social inclusif qui tient la route dans la période à venir. »
Il est à noter que le financement de l’UE vis-à-vis de ce programme social s’élève à 80 millions d’euros. Sachant qu’une partie de ce financement est alloué au ministère de la Femme et celui des Affaires sociales. Il y a 8 millions d’euros de financement direct au profit de la stratégie de lutte contre la violence à l’égard des femmes.