La Tunisie mobilise toutes ses ressources pour maîtriser les vagues d’immigration clandestine vers l’Europe. Cependant ses ressources demeurent limitées notamment parce qu’on traverse une période critique au niveau économique et financier. C’est ce qu’affirme le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, lors d’une interview accordée au journal italien La Republica.
Le ministre affirme que « nous avons besoin d’équipement et de financement. La Tunisie a reçu beaucoup moins que d’autres pays pour financer cette bataille, à l’instar de la Turquie et même de l’Italie ». Nabil Ammar a tenu à expliquer que les Tunisiens ne sont pas les seuls qui veulent atteindre l’autre rive de la Méditerranée. Car « la plupart des migrants viennent des pays de l’Afrique subsaharienne. Alors que la Tunisie est devenue un pays de passage, vu son emplacement géographique entre le nord et le sud ».
Et de rappeler que la Tunisie a reçu des équipements de la part de plusieurs pays européens, notamment l’Italie. Mais « ils ne sont plus suffisants et se sont dégradés avec le temps ». Répondant à une question qui porte sur les négociations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI), il affirme que « le FMI a exigé des réformes. Nous voulons les mettre en place, on ne peut pas nous obliger à les mettre en place dans un court laps de temps. On doit réfléchir à la justice sociale, sinon il y aura encore des Tunisiens qui vont immigrer illégalement. Nous sommes encore en phase de négociations avec le FMI ».
Répondant à une question portant sur « les vingt opposants à Kaïs Saïed emprisonnés et les risques que la Tunisie devienne de nouveau une dictature », le ministre a répondu par la négative. « Nos services de renseignement ont identifié des preuves qui incriminent ces personnes. Les investigations sont en cours et les verdicts seront prononcés. Si les accusations sont fausses, elles seront innocentées ».